Laser militaire comme signe de superpuissance

L'armée américaine va bientôt se doter d’une nouvelle arme. Certains experts voient en cela la volonté de consolider son statut de superpuissance.

Il s'agit d’un laser à semi-conducteur capable, selon la presse, de « brûler la cible, comme un chalumeau ». Déjà en 2014, il sera installé sur l'un des navires de guerre américains dans le Golfe Persique - deux ans plus tôt que prévu, en raison de l'accélération des travaux de recherche et de développement. Le nouveau laser de combat est capable de frapper les drones et les bateaux de combat. Pour l’instant il n’a pas suffisamment de puissance pour frapper des aéronefs et des missiles supersoniques en fin de trajectoire. Mais ce n'est qu'une question de temps.

La nouvelle arme possède, selon la presse, « des ogives sans fin ». Son autre avantage important – c’est le coût. Un tir avec cette arme revient à moins d'un dollar. A titre de comparaison, le lancement d’un missile-intercepteur à petit rayon d’action coûte environ 1,5 million de dollars.

Mais la nouvelle arme a des inconvénients. La pluie, le brouillard, la poussière et le sable réduisent son efficacité de combat. Il faut admettre que les américains créent pour ces conditions un système optique adaptatif. Le prototype du système a été conçu pour être utilisé dans les télescopes. Le principal élément utilisé, c’est un miroir qui peut modifier sa courbure jusqu'à 670 fois par seconde. C’est ainsi que les Américains pourront augmenter l'efficacité de la prise de vue lors des mauvaises conditions météorologiques.

Les Américains désirent prendre une longueur d’avance dans la course aux technologies militaires pour affirmer leur suprématie.

« Les armes nucléaires ne seront pas obsolètes d’ici peu. Mais les armes laser, les armes de faisceau, les armes radiologiques, ainsi que les systèmes électroniques militaires viendront en renfort », explique l’analyste militaire Viktor Litovkine. « Les combats sont impossibles sans ces systèmes. Ils sont l’avenir de l’armement ».

Il y a dix ans, l’homme politique russe Evgueni Primakov a prédit la fin de l'ère des superpuissances. Selon lui, ce concept s’apparente à la guerre froide, étant déterminé non seulement par des indicateurs quantitatifs mais aussi qualitatifs. La superpuissance réunissait autour d’elle un conglomérat d’Etats, garantissant leur sécurité lors de la confrontation avec le bloc opposé. C’est la garantie de sécurité des autres Etats qui permet à la superpuissance de dominer lors de la prise de décision, à laquelle sont soumis les alliés. Mais la situation a changé. L'absence de confrontation globale élimine notamment le besoin, d’un « parapluie nucléaire » que les Etats-Unis et l'Union soviétique ont déployé pour protéger leurs alliés et partenaires.

Il faudra du temps pour la mise en place de la multipolarité, mais c’est ce vecteur de développement qui déterminera le développement ultérieur. Et il ne changera pas car certains experts sont persuadés que le meilleur modèle de l’unité internationale - c'est le contrôle des États-Unis. Toutes les actions des Etats-Unis ne sont pas un bienfait pour l'humanité, conclut Evgueni Primakov.

En même temps, chacun peut avoir sa super-arme. Et la réponse n’est pas toujours symétrique. Il est important de savoir en quoi consiste la force de chacun. Pour les uns, c’est le laser de combat, pour d’autres – c’est l'énergie. Ainsi, la force de la Russie – c’est ses hydrocarbures, et cela peut lui permettre de devenir une superpuissance énergétique. Car aucun laser de combat ne pourra compenser le déficit de la chaleur en hiver.

La Russie n’a pas besoin de se battre pour le statut de superpuissance. Car ses caractéristiques géographiques, militaro-techniques et son potentiel culturel la distinguent des autres pays. Il n’y a pas de doute que la Russie soit une puissance mondiale, et non pas régionale. Cependant, le fait de se trouver sur les dévants de la scène internationale et la superpuissance géopolitique – ce sont deux choses différentes. Dans le premier cas, c’est la coopération multilatérale et la confiance dans la fiabilité des partenaires qui est importante, et dans le second cas – c’est la solitude suzerain et la peur devant les vassaux, qu’il ne faut pas perdre de vue. Il serait plus intéressant pour les Etats-Unis de choisir la première option, en s’assurant ainsi un développement stable. Et sans lasers de combat, l’avenir sera plus calme.