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Concours de nouvelles

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Message par Patriote Mar 28 Mai - 14:11

je propose d'organiser un concours de nouvelles. Il nous faudrait déjà un Jury (1 président et 2 ou 3 jurés).

Des volontaires ? Very Happy

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Message par Invité Mar 28 Mai - 14:13

Pas mal ! je pensais faire des thèmes différents chaque semaine, qu'on respecte un certain cadre !

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Message par Melle Sandra Mar 28 Mai - 14:19

Une nouvelle par semaine ?
Il m'a fallu deux ans pour en sortir dix sur mon premier livre... Mais bon, je suis d'accord sur le principe.
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Message par Charles Pasqua Mar 28 Mai - 14:48

Pas mal, j'ai quelques idées... Ah d'ailleurs Henri, il faudra que je commande votre livre, mon libraire ne l'a pas...
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Message par Melle Sandra Mar 28 Mai - 14:51

L'éditeur est trop petit et il ne peut vendre que sur internet. Logiquement, le livre arrive dans la semaine.
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Message par Charles Pasqua Mar 28 Mai - 14:53

Je comprends mieux maintenant.
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Message par Patriote Mar 28 Mai - 16:00

sinon des volontaires ?

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Message par Charles Pasqua Mar 28 Mai - 18:06

Moi (pour nouvelle)
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Message par Invité Mar 28 Mai - 18:08

Moi, j'essayerais d'avoir le temps, mais ça peut se faire, je travaille actuellement sur une précisément.

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Message par L'Augure Mar 28 Mai - 18:30

Henri de Navarre a écrit:Une nouvelle par semaine ?
Il m'a fallu deux ans pour en sortir dix sur mon premier livre... Mais bon, je suis d'accord sur le principe.

T'es pas bien prolixe dis donc.
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Message par L'Augure Mar 28 Mai - 19:54

Bon vous nous donnez un theme que je commence à rédiger une connerie ?
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Message par Patriote Mar 28 Mai - 20:13

on va dire thème libre pour commencer

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Message par GIBET Mer 29 Mai - 1:31

Je suis partant aussi

Il faudrait le limiter en pages peut être ?
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Message par Invité Mer 29 Mai - 1:37

je veux bien faire partie du jury, si on veux de moi!Very Happy

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Message par Pikachu-H Sam 1 Juin - 13:07

J'ai écrit ça entre hier soir et ce matin. Ce n'est pas très long, et ça mériterait beaucoup beaucoup de corrections. Mais j'avais envie de poster ça vite.

J'ai mit une partie du texte en balise spoiler, parce que c'est un lot de précisions que le lecteur normal est sensé connaitre mais que je vous ai rajouté pour mieux vous situer dans le temps et l'espace.



La Bataille d'Áth Cliath


Le temps était lourd et couvert au dessus d'Áth Cliath, l’orgueilleuse capitale du Royaume de Logres. En ce milieux d'après midi, la ville d'habitude si bruyante et noire de monde s'était enveloppée d'atours fantomatiques. Les rues étaient désertes, tous les commerces étaient fermées, toutes les maisons avaient leurs fenêtres closes. Seuls quelques véhicules militaires et autres soldats-messagers à vélo sillonnaient les rues désertes.

Sur le port, aucun navire. Toute la flotte marchande avait été évacuée la veille, partant se réfugier vers le port de Béal Feirste. La Marine de guerre avait elle prit la direction de la Manche dans la matinée, jugée à la fois incapable de tenir tête à ce qui attendait la ville, et trop précieuse pour être sacrifiée en qualité d'appât.
Mais la garnison des quais tenait toujours les fortifications côtières et les défenses érigées à la hâte. Du haut des tourelles, des officiers de la Marine Royale, restés à terre, scrutaient la mer d'Irlande, ou plutôt son ciel, à la recherche de la force d'attaque ennemie.

Soudain, une masse noire sembla au loin se détacher des nuages. Puis une seconde, et une troisième. Le second Lieutenant O'Braenain, qui fut le premier à distinguer les formes depuis son poste d'observation située au nord de la côte, fit immédiatement sonner l'alerte et envoyer un télégramme au Général Ui Mórdha, défenseur de la ville.


Le Quartier Général des armées du royaume avait lui aussi quitté la capitale, jugeant la position trop dangereuse, pour installer son commandement temporaire dans la petite cité médiévale de Tara. Siège de la monarchie, elle était située à quelques dizaines de kilomètres au nord d'Áth Cliath.
Une salle des opérations avait été aménagée à la hâte dans le hall du Palais des armées. Plusieurs dizaines de postes télégraphiques et une poignée de liaisons téléphoniques avait été installées autour de la vaste pièce, au milieu de laquelle on avait posé une immense table. Sur icelle était étendue une gigantesque carte d'Etat-Major représentant la capitale du Royaume et ses environs.

Autour d'un coté de la table se pressaient de nombreux généraux et amiraux en pleine agitation et planification de la bataille. En face d'eux se trouvaient, debout et digne, le Maréchal Donnchadh-Aindreas Ui Deághaidh, duc de Connacht et tout récent commandant des armées du Royaume, à coté duquel était assit sur un trône de fortune son beau frère le Haut Roi Flaithbertach II l'intrépide.
Les deux hommes, à la soixantaine avancée, étaient vêtus du fringuant uniforme vert à pantalon blanc de la garde royale, à col fermé à l'impériale, bardé de médailles, décoré d'une arrogante fourragère et d'un ceinturon d'or.
Le Roi était de taille moyenne, le visage rond, les yeux bruns clair et le nez en trompette, physique typique des membres de la maison Áedacáin qui gouvernait le Royaume de Logre depuis le XIIIe siècle, et l'Irlande depuis le XIe. Il avait une chevelure épaisse et une longue et touffue moustache, d'un ton qui virait au roux grisonnant.
Le Duc de Connacht avait lui une silhouette beaucoup plus élancée. Svelte et de grande taille, son visage maigre affichait une mine sévère, renforcé par le monocle qu'il avait enfoncé sur son œil gauche. Il n'avait plus guère de cheveux, et affichait une discrète moustache blanche.
Un peu en retrait des deux hommes se tenait également la princesse Siobhan. Héritière de la couronne, son père l'invitait depuis le début de la guerre à toute les réunions d'importance.

L'Amiral Griphuvud, un des rares nains engagé dans l'armée royale, protestait contre le plan d' Ui Deághaidh :
« Je persiste à dire que nous devons utiliser sans attendre nos canons expérimentaux! Vous allez sacrifier des positions entières dans l'espoir hypothétique de neutraliser un de ces engins, alors que nous ne savons même pas si notre puissance de feu sera efficace ! Non, je vous le dit, autant tester ces canons tout de suite, s'ils ne marchent pas au moins nous serons immédiatement fixé et nous pourrons envisager une solution de rechange ! »
« Vous l'avez vous même fait remarqué, nous ne savons pas ce que valent nos canons verticaux. » répondit Deághaidh avec calme « Si nous voulons réussir il n'est pas question de les utiliser à longue portée, de rater nos tirs, de dévoiler notre position et de tout faire échouer à cause d'une précipitation mal venue. »
« Je maintiens que vous êtes tout deux dans l'erreur » Fit remarquer le jeune colonel Ulwaen « Nous ne pouvons pas lutter contre ça par des moyens conventionnels, laissez-moi embarquer à bord de nos dirigeables pour tenter un abordage, avec ce temps je suis sûr que... »
Il fut coupé par un rictus dédaigneux de Deághaidh, qui lui répondit avec méprit :
« Vous vous feriez balayer comme un fétu de paille. »
La dispute continua pendant un bref instant, quand le Haut Roi resté silencieux jusqu'alors se leva et dit :
« Messieurs, veuillez vous taire je vous pris. »
Les cliquetis des télégraphes se firent alors entendre. D'abords discrets, ils devinrent vite de plus en plus bruyants à mesure que les différents postes étaient envahis de messages, le tout accompagnant les première sonneries de téléphone.

Les militaires se mirent alors à s'agiter dans tout les sens, et l'ont transféra rapidement un appel du général Ui Mórdha au Maréchal Ui Deághaidh. Les militaires firent silence alors que le Duc écoutait les paroles du défenseur de la capitale. Au bout de quelques secondes il s'adressa au corps des officiers :
« Ils arrivent par le Nord Est. »


Spoiler:


Sur la passerelle de commandement du Helgoland, luftfestung enchanté et réaménagé à partir de l'ancien cuirassé de la marine prussienne du même nom, l'Amiral Doenets et le Standartenzauber Pohl observent la capitale du Royaume de Logres qui se dessine lentement à l'horizon.
Karl Doenets était un ancien lieutenant de la marine prussienne, qui s'était rallié à la cause des mages dès le début de la révolte. Il avait su gagner la confiance du Commandeur Hiedler, l'homme par qui tout avait commencé et qui tenait les rennes de la nouvelle Germanie. Il avait ainsi pu rapidement prendre du grade.
Au lancement du projet Luftfestung, initié pourtant par l'Ordre de la Double Rune, Hiedler décida de confier le commandement militaire de ces engins à la Marine, selon lui plus expérimentée, au grand dam de l'ordre qui fournissait pourtant les techniciens et les enchanteurs.
Oswald Pohl, envoyé comme superviseur de l'aspect technique (avec les recommandations du Docteur Wilhelm Zee, l'inventeur de la technique de lévitation des corps lourds) était également là en qualité d'observateur, chargé de relever toutes les erreurs que pourrait commettre Doenets et qui permettrait la liquidation de la Marine en tant que branche indépendante de l'armée.

Scrutant le port dans ses jumelles, le runique s'étonna :
« Le port est totalement vide ?! »
Il prit quelques secondes pour mieux observer, avant de reprendre :
« Je n'affabule pas, ils ont déplacé toute leur flotte ! Doenetz vous n'avez pas été assez discret, ils nous ont vu venir. Ça ne va pas plaire au Commandeur, il voulait qu'on anéantisse une bonne partie de la flotte Logroise... »
« Et comment vouliez vous être discrets avec des engins pareils, Standartenzauber ? J'avais proposé un plan de route par delà les mers, mais ont m'a rétorqué que ce serait trop long. Voilà le résultat. »
Polh ne répondit rien, laissant l'Amiral se diriger vers le système de communication magique qui permettait les échanges immédiats avec les deux autres luftfestung :
« Capitaine Brügel, capitaine Erhinkohl, je suppose que vous avez constaté l’absence de la flotte logroise. Peu importe. Nous allons continuer notre plan de vol jusqu'au centre de la ville. Je veux d'abords que vous utilisiez vos canons de ligne pour détruire toutes les défenses côtières. Ensuite vous anéantirez vos cibles terrestres avec un bombardement vertical. Vous commencerez l'attaque dès que mon vaisseau se mettra à tirer. Restez en attente d'instructions pour la suite, et pas de zèle, ce n'est pas parce que nous avons cette impression d'invulnérabilité qu'aucune mauvaise surprise ne nous attends. Restez sur vos gardes. Terminé. »
Doenets enchaînât immédiatement son discours aux capitaines des autres luftfestung pour s'adresser depuis un microphone à son équipage, via les hauts parleurs de bord :
« Marins et officiers, notre objectif est à portée de main. La capitale logroise s'offre à nous. Malheureusement les irlandais ont eu vent de notre arrivé et déplacé leur flotte. Cela n'a aucune importance. Canonniers ! Vous allez cibler toutes les défenses côtières. Quand je vous donnerais l'ordre, faites feu à volonté sur toute installation militaire. Ajustez vos tirs, il faut éviter le plus possible les pertes civiles dans les quartiers populaires. Opérateurs des postes de bombardement ! Préparez vous au largage. D'ici quelques minutes, nous aurons atteint le centre de la ville et seront prêt à détruire nos cibles. Quand je vous en donnerais l'ordre, je veux que les bombes soient immédiatement largués. Messieurs, je suis fier de vous avoir sous mes ordres. »
Il relâcha un instant le microphone pour jeter un œil sur la position de son appareil, puis termina son discours :
« Canonniers, à mon commandement, FEUER ! »

Le port d'Áth Cliath s'embrasa, au rythme des coups de canon qui parvenaient des forteresses célestes. Les batteries côtières tentaient en vain de répliquer, tirant des obus dans le vide, totalement incapables d'atteindre leurs cibles situées bien trop haut en altitude. Elles ne faisaient qu'attirer le feu ennemi sur elles et s'éteignaient les unes après les autres.
Rapidement, les communications furent coupés. Les soldats complètement démoralisés et désorganisés s'enfuyaient de leur positions pour les plus chanceux d’entre eux, les autres cherchant abri en se jetant à la mer ou rôtissant dans les flammes qui dévastaient les quais.

A Tara, certains officiers s'affolaient. L'Amiral Griphuvud pestait toujours contre le plan du Duc :
« Nos hommes se font massacrer, vous les sacrifiez délibérément ! »
« Ce qui est nécessaire pour couvrir notre contre attaque surprise. » Répondit Deághaidh, imperturbable.
« Et si cela échoue ? »
« Il faut souhaiter que non, chers amis » déclara le Roi « Sans quoi cela signifierait que nous ne sommes plus capables de nous défendre contre ces perverses attaques »

Le Général Ui Mórdha, un corpulent moustachu au visage rouge, venait d'arriver dans les entrepôts de la zone industrielle sud, choisis expressément parce qu'ils disposaient de toits ouvrants. L'idéal pour cacher des canons antiaériens. Le général s'adressait au Capitaine Brolaigh, de la RSP, qui avait supervisé à la hâte l'installation des prototypes :
« Est ce que nous sommes prêt, Brolaigh ? » lui demanda le haut gradé.
« En principe, tout est prêt mon général. A votre commandement, nous n'auront qu'à ouvrir le toit et les canons verticaux pourront commencer leur tir. En espérant bien sûr que cela fonctionne, nous n'avons pu faire aucun essais sur cible... »
« Je sais, je sais. Mais il vaudrait mieux pour nous deux que ça marche, sans quoi nous subirons le même sort que les braves soldats qui gardaient le port... établissez moi une ligne téléphonique avec le QG de Tara, il faut que je puisse les informer en direct de ce qu'il se passe ici. »

Les forteresses volantes avaient cessé le feu. Le port en flamme et les batteries côtières réduites en cendres, elles progressaient maintenant vers le centre ville, survolant les bâtiments depuis une altitude d'approximativement 600 mètres. Les cibles étaient claires. Le Helgoland devait raser le quartier des affaires et surtout la Bourse d' Áth Cliath, le Nassau devait bombarder les gares du centre ville et le siège du ministère de la guerre, et le Posen avait pour cible la zone industrielle sud. Alors que les luftfestung survolaient les rues désertes, elles déversaient à présent des tracts de propagande dans le silence, seulement perturbé par le lourd et lointains bruits des moteurs des énormes engins, et les cris et les flammes étouffés qui venaient du port.

Dans les rues de la ville, les civils qui n'avaient pas voulu quitter la ville la veille commençaient à céder à la panique. Dans les rues survolées par les Luftfestung, les soldats n'étaient plus capables de faire appliquer le couvre feu, et des foules entières se précipitaient hors des habitations pour fuir l'ombre menaçante des forteresses volantes qui planaient sur la ville.

Depuis son poste d'observation, le Général Ui Mórdha pouvait voir s'approcher lentement le Posen, qui s'avançait presque sur sa position. Quand l'engin fut à porté de tir, il ordonna lentement l'ouverture des toits. Laissant les officiers prendre leur temps, ces derniers ajustèrent les réglages d'angle de tir de la façon la plus optimale possible. Le général ordonna de cibler en priorité les canons de l'engin. Il attendit quelques secondes, et ordonna l'ouverture du feu.

Une première explosion suivie d'une secousse ravagea une petite partie du flanc avant gauche du Posen. A bord, la capitaine Erhinkohl se demandait ce qu'il venait de ce passer :
« Qu'est ce que c'était que ça ? »
« Monsieur ! » lui répondit son premier lieutenant. « Je crois que nous avons été touché ! »
« Impossible » rétorqua-t-il « Ce doit être un accident. Mettez moi en communication avec l'Amiral et faites moi un état des.... »
Il fut coupé net par une seconde explosion qui endommagea le canon avant principal.
« Sabotage ! » s'écria le capitaine, refusant de voir la réalité en face.
« Monsieur ! Leurs tirs provienne de l'ouest, à 13h ! »
« C'est impensable ! » se lamenta le capitaine. Il prit le microphone et s'adressa à l'équipage « Nous sommes attaqué ! Mettez vous en position défensive et détruisez moi ces canons ! »

L'imposante machine, qui avait perdu l'ensemble de ses canons avant, se mit à pivoter sur elle même pour permettre à ses batteries arrière d'avoir un angle de tir leur permettant d’annihiler les positions logroise. Ce fut une grave erreur, car les canons irlandais tenaient la luftfstung en joue et son flanc était désormais totalement exposé.

Ui Mórdha, devenant hystérique, ordonna d'intensifier le feu. Bien vite toutes les tourelles du Posen furent neutralisées, et l'engin ne ressembla plus au loin qu'à une sombre masse informe enveloppée de fumée obscures. L'appareil ne représentant plus une menace apparente, les logrois suspendirent le feu.

A bord du Posen, c'était la panique. Les marins survivants courraient dans tous les sens pour éteindre les incendies qui avaient prit un peu partout à bord. Les mages techniciens se préoccupaient de l'état du lévitateur, dont la puissance semblait faiblir. Le capitaine Erhinkohl, la mine déconfite, rendait rapport à l'Amiral Doenets et demandait une retraite immédiate.

Au sol, Ui Mórdha s'excitait, rouge de colère et d'hystérie :
« Pourquoi avez vous cessez le feu ? Abattez moi ça ! »
« Mais mon général » lui répondit le capitaine Brolaigh « L'appareil est neutralisé, et nos armes ont montré leur efficacité. Il faudrait maintenant déployer nos canons contre les deux autres. »
« L'appareil est neutralisé ?? Je vois toujours son ombre menaçante planer sur nous. Abattez moi ça, par Étain »
« Mais monsieur, avez vous seulement envisa... »
« Ne discutez pas mes ordres, capitaine. Je vous ai dit de mettre cette chose à terre alors abattez là ! Feu à volonté ! Qu'on les réduise en poussière ! »

Le Posen était alors en train de faire demi tour, Doenets l'ayant autorisé à fuir mais souhaitant encore poursuivre sa mission avec les deux autres appareils, quand le pilonnage du vaisseau fumant reprit. Il fut alors ravagé par un festival d'explosions lumineuses. Les moteurs furent détruits, la coque et son blindage éventré. Lentement, la luftfestung s'immobilisa, avant d'être traversé par une tonitruante déflagration qui sectionna l'appareil en deux.

Au sol, les soldats se laissaient emporter par la liesse de la victoire, et le général Ui Mórdha jubilait. Enfin, le royaume de Logres donnait une leçon aux mages. Mais la liesse déchanta bien vite. L'énorme appareil en ruine et en flamme n'avait plus rien pour le retenir dans les airs. Lentement, puis de plus en plus vite il chuta des cieux pour s'écraser dans un fracas phénoménal sur les quartiers sud de la ville.
Toute la cité fut secouée par les tremblements, et le crash souleva un immense nuage de fumée sur la ville, réduisant par la même occasion une petite partie des quartiers populaires en cendre. Toutes les vies qui se trouvaient dans le périmètre n'eurent aucune chance...

Dans son entrepôt, toujours intact car situé hors de la zone de crash, Ui Mórdha cherchait en vain à prendre contact avec le QG de Tara. Voyant que toutes les communications étaient coupées, il prit la décision d’abandonner la position pour se réfugier plus au nord. Désormais enveloppés et aveuglés par la fumée, les canons verticaux logrois n'avaient plus aucune utilité.

Abattre le Posen semblait alors avoir été une grave erreur, paralysant la dernière défense d' Áth Cliath, laissant la ville en proie aux deux Luftfestung survivantes et ravageant la population civile plus que les germains ne l'aurait jamais fait.
Mais la destruction de l'Appareil avait démoralisé les germains qui décidèrent sans attendre de battre en retraite, sans avoir accomplit aucun des objectifs principaux qu'ils s'étaient fixés. Les beaux quartiers et les industries de la ville étaient saufs, le Logres avait montré qu'il était toujours énergique et combatif, et la propagande saurait aisément retourner le peuple contre l'envahisseur germain en le rendant responsable des vies perdues dans la catastrophe du Posen.

Cette très courte bataille marqua un léger tournant dans la guerre, montrant enfin que les germains pouvaient être stoppés. C'est peu après cet épisode que l'ensemble des fronts furent stabilisés, et qu'enfin les négociations de paix débutèrent.
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Message par GIBET Lun 3 Juin - 2:09

NOUVELLE PAR GIBET

GEOLINE

Elle ne se souvenait pas qu'on lui avait dit un jour son âge.
A quoi sert d’avoir de l’âge? avait-elle demandé le jour où elle avait voulu comprendre le Monde, à l’un de ces grands arbres connaissant qui peuplaient sa forêt d’interrogations.

« l’âge c’est quand tu seras assez grande pour que tes yeux puissent porter loin en arrière de ta vie. Mais ta marche vers l’avant deviendra alors hésitante devant la crainte rétrospective de retrouver les dangers auxquels tu auras échappé jadis ».

Pour voir un peu ce qu’on avait voulu lui dire elle s’était quand mêmehissée sur la pointe de ses pieds et elle avait tiré de toutes ses forces sur la liane de lierre qui lui permettait de s’allonger un peu plus vers le trait de lumière. Elle regardait maintenant le passé de sa vie aussi loin que ses yeux pouvaient porter et elle ne découvrait que les arbres.

La feuille avait retrouvé sa place sur l’arbre, faisant obstacle au rayon du soleil qui, en cet instant, ne désignait plus aucun chemin lumineux.

Cela faisait bien longtemps qu'elle luttait pour sortir de ses incertitudes.
Chaque feuille était posée sur elle dessinant les lignes d’un corps sans aucune callosité d’écorce. C’était là une différence essentielle, mais elle n’avait jamais appris à lire les différences en regardant les arbres. Les feuilles étaient tenues si finement l’une par l’autre qu’elles ne laissaient rien paraître de sa peau de velours tendre. Ainsi protectrices de l’agression du temps, les particules de feuillage ne se contentaient pas de la dissimuler: elles vivaient avec elle.

On n'avait pourtant pas pu lui expliquer sa naissance. Le principe en remontait dans l'infini du temps. Là où dit-on un Serpent de lumière avait côtoyé un instant la noirceur de la terre dans un étincellement de chaos qui aurait, parait-il, éclairé les ténèbres.

Elle n’avait pas rencontré de sage, pas même des anciens. Personne décidément ne voulait avoir d’âge. Elle n’avait donc pas reçu de réponse.

A nouveau le soleil surgit se glissant en serpentant à travers l’enchevêtrement de branches et s’infiltra dans la fine ouverture sombre que deux feuilles de sa tunique avaient dessinée en s’écartant légèrement. L’étincellement de sensations qu’elle ressentit d’un coup en elle, lui fit peur, et rapidement elle se dissimula dans la pénombre des rameaux, se décollant vivement de l’arbre pour regagner les ténèbres d’un abri.

Cela lui faisait peur. Elle se sentait attirée vers un abîme de lumière qu’elle ne comprenait pas. Et puis cet arbre qui insinuait en elle l’idée qu’elle devait grandir, atteindre les étoiles et retourner celles-ci pour comprendre sa naissance ne pouvait venir de la sagesse.

Cela lui donna raison: ce rayon de lumière desséchant ne pouvait être pensée de sage. Elle s’enfonça au creux de la terre.

Depuis qu’elle était allée là-haut elle se posait la question: « Dois-je aller vers cette lumière ou bien me faut-il attendre qu’elle m’éclaire en mes racines? ».

La réponse était remontée en nuage de poussière mêlé au souffle de la terre qui s’était incrusté dans sa main comme une vérité culturelle: « l’âge c’est quand tu seras assez grande pour que tes yeux puissent porter loin en arrière de ta vie. Tu y découvriras alors la parole révélée. Suis là et elle éclairera ton esprit. Ainsi tu marcheras vers l’avenir dans la lumière »

Elle pensait: « Mon esprit saura réagir à la parole révélée dès que je la rencontrerai ». Mais dans la pénombre ses yeux devinaient seulement la goutte de sève suintant à l’extrémité des racines et qui ne brillait pas.
Là-haut les feuilles s’enflammaient à la moindre ondée suivie de soleil. Ici les racines, solides et fidèles, s’abreuvaient de gouttelettes toujours ternes et dans la transparence desquelles on ne voyait même pas briller le coeur.

Elle se dit qu’ici tout ce qui l’environnait était figé dans l’immobilisme utile de la pensée qui se construit.

Cette pensée la gênait terriblement.

Là haut son corps lui avait parlé.

Elle se souvenait pourtant qu'on lui avait dit un jour qu’elle était née du souffle! "Fille de la Terre et du vent" c'était sa seule identité natale, celle qui semble-t-il lui avait donné son nom « Géoline»: Géo pour la terre et éoline pour le vent.

Elle avait souvent marché seule, glissant à travers les obstacles. Elle avait laissé à chaque porte étroite franchie un peu plus de ses feuilles protectrices qui saignaient sur son corps, sous l’agression piquante.

Elle entendait parfois qu’ailleurs aussi on se pressait en des pas hésitants qui frottaient sur le sol humide quand, comme elle, il fallait ou monter ou descendre.

Mais à chaque fois aussi la pointe acérée s’emparait à nouveau de l’une de ses feuilles ou bien même de deux, non pour la dénuder, mais pour se nourrir comme si la lumière qu’elle avait contenu et dont la tige se repaissait, ouvrait le chemin vers le coeur de la fleur.

On distinguait à peine les légères rayures laissées par l’épine de rose qui, agitée régulièrement d’un lent mouvement de va et vient, avait poli la pierre depuis l’origine du temps, pour donner à celle-ci sa brillance du moment.

Pourtant, en regardant mieux peut-être aurait-on pu distinguer que la pierre n’était pas plane. On aurait pu y voir apparaître des reliefs en approchant le visage et en ne se contentant pas de regarder.

Elle ne vit rien et se contenta de vouloir posséder la matière.

Elle glissa la finesse de ses doigts dans la terre qui entourait la découverte et ceux-ci s’agitèrent comme des vers pour s’enfoncer au coeur de la poussière qui enfin révélait quelque chose. Elle tira sèchement mais la pierre resta fixée aux racines de l’arbre qui défendait ainsi sa proie. Elle repartit hâtivement vers la gauche d’où elle était venue et où elle avait repéré tout à l’heure une pierre noire aux arêtes tranchantes qui couperaient sans nulle doute ces racines qui résistaient.

Elle n’avait même pas eu le temps de penser que c’était la première fois qu’elle agressait ainsi son monde protecteur, en coupant les racines qui l’avaient toujours soutenue fidèlement dans sa descente vers son abri.

Elle repris son chemin une pierre dans chaque main.
Mais malgré son polissage c’était la blanche qui la faisait le plus souffrir. Elle tentait vainement à saisir son contenu en la scrutant sous toutes les inclinaisons: mais décidément ses yeux et son cerveau n’y suffisaient pas dans l’ombre sans nuance, et ceci malgré l’effort d’attention qu’elle poussait jusqu’à avoir mal.

Puis un jour, tout à fait par hasard, elle rencontra un elle-même, ni sosie ni différent, qui comme elle ne semblait pas vouloir se contenter d'être.


Le contact était facile. Elles marchaient l’une vers l’autre parcourant un chemin si étroit qu’il était impossible de se croiser. D’ailleurs les épines de la rose y veillaient.

Visiblement cette question n’éveilla en son interlocutrice aucune référence de réponse possible. Elle ne répondit rien.

Peut-être tout simplement cet Etre de rencontre n’avait jamais vu le soleil se glisser à travers les branches. Peut-être n’avait-elle jamais été revêtue de feuilles issues de la lumière. Peut-être n’avait-elle jamais ressentie une énergie naissante au creux de son ventre quand il était touché par le souffle doux de la lumière et du vent. Peut-être n’avait-elle jamais eu le message d’en-bas concernant la parole révélée ou le message d’en haut évoquant les hésitations d’un avenir attaché aux craintes du passé.

Sans aucun autre commentaire elles repartirent ensemble...dans le même sens.


Vers quoi étaient-elles poussées?

En d'autres termes leur dualité naissante leur serait-elle révélée comme une division de l’Etre unique en deux Etres complémentaires? ou bien l’étroitesse de leur chemin aboutirait-il à la construction d’un seul être à partir de deux unités différentes?

Pourtant au même moment leurs regards se rencontrèrent car elles venaient ensemble d’entendre un souffle mélodieux.
Géoline se mettait à regretter d’avoir agressé tout à l’heure les racines. N’était-ce pas là leur réaction? et pour cacher son désarroi elle serra fortement la main de Géo-ol.

Géoline sentait l’air vibrer autour d’elle. Que voulait dire ce mot Amour qui était entré en vibration avec les éléments qui étaient en suspension dans l’air. Dans la noirceur de son monde de silence le verbe avait donné l’espoir où chaque chose s’efforçait à briller.

lle serra un peu plus ses doigts sur les pierres qu’elle transportait.
C’était bien avant qu’elle ne se pose la question de son âge. Elle se souvenait maintenant de ce temps où son corps baignait dans le soleil et où elle avait appris.

(suite demain )


Dernière édition par GIBET le Lun 3 Juin - 2:52, édité 2 fois
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Message par GIBET Lun 3 Juin - 2:47

(Suite NOUVELLE GIBET]

Elle était toute petite mais elle se rappelait cette époque où les arbres ne se contentaient pas de jouer avec le soleil mais où ils vivaient avec lui.

A cette époque les feuilles tendaient vers l’immensité d’un monde bleu où elles semblaient boire éternellement la sagesse d’un temps qui s’écoulait paisiblement.

Géoline était petite mais elle était bien. Elle se sentait protégée.

Fillettes, elles étaient nombreuses rassemblées en un point où convergeaient toutes les lumières. La lumière rose du soleil qui naissait en se colorant aux baies sucrées de buissons verdoyants, s’accrochait à leurs lèvres.
La lumière blanche qui se reflétait sur les plumes de l’oiseau là-haut dans les branchages, peignait une pâleur sur leur peau ruisselante au sortir de l’eau.
La lumière multicolore qui glissait de chaque goutte de pluie accrochée à une feuille qui refusait de sécher pour pouvoir toujours exister, trouvait reflet en leurs yeux.

Il y avait beaucoup d’autres lumières qu’elle n’avait pas encore apprises.

Mais il y avait surtout la lumière de la lune, la seule que leurs yeux pouvaient fixer et qui ne brûlait pas. Cette clarté froide avait éclairé leur âme mais avait à peine sorti de l’ombre ce mot qu’aujourd’hui elle entendait:le mot « amour ».

Géoline savait pourtant déjà qu’au delà de la lune ce seraient les étoiles qui donneraient un sens à sa vie. Elle en était sûr depuis le jour où
fixant l’une d’entre elle, elle l’avait vu s’échapper, en un filet de feu, du coin de ce ciel où elle la croyait fixée.

Etait-ce cet éclair qui un jour avait côtoyé la terre et avait allumé les ténèbres?

Elle était alors trop petite pour savoir.

Dans son coeur cependant s’était imposée l’idée qu’elle aussi aurait un parcours. Depuis elle lisait dans chaque rayon de la lune un message qui parlait à son cœur.

Cette idée s’imposait à elle mais plus elle y pensait et plus elle se souvenait que cette invocation lui avait été apprise par sa mère. Une mère qui ressemblait à la lune.

Une mère qu’elle avait bien du mal à décrire car elle n’avait ni feuillage ni branchage. En revanche elle se souvenait que de chaque côté de son corps blanc et infini descendaient en longues volutes deux bras merveilleusement chauds terminés par des doigts effilés qui glissaient comme des rayons dans les cheveux des fillettes assoupies dont elle était.

Ces bras accueillaient chaque douleur, chaque peine comme si en cet instant s’endormaient les tempêtes. Comme si chaque menace devenaient de simples clapotis murmurant au rivage un message arraché aux entrailles du temps.

Comme si en cet instant une mer imprimait aux franges de la plage une dentelle d'écume qui naissait en chantant.

Là-haut la pluie avait presque mouillé son corps mais ce Monde lui était interdit. Elle ne l’avait découvert qu’à travers la fissure d’un instant de bonheur qu’elle s’était offerte en cherchant la vérité.

« La vérité est en ton corps, qui est la clé de l’Univers »..

Elle avait besoin en cet instant de cette mère, de cette mer nourricière où elle pensait trouver le « DEUX » qui introduirait en son corps la
passion, éclair de feux et de flamme qui serait la toute première addition qu’on lui avait promise.

Elle aurait voulu en cet instant que l’eau coule sur son corps, qu’elle l’ensevelisse ou fasse naître l’énergie déferlante qui exploserait en rouleaux monstrueux, en vagues gigantesques, créateurs de chair et harmonie du monde.

Elle ne voulait plus attendre; elle voulait savoir.

Pour la première fois sur ce chemin elle essayait d’imaginer que sa mère n’était pas celle qu’elle croyait et qu’elle ne devrait donc pas forcément la lumière à son esprit

Géoline et Géo-ol ressentirent ensemble le besoin spontané de resserrer leurs corps. Et pour la première fois dans l’ombre de leur nuit elles crurent que le soleil avait glissé entre elles, le piège d’un rayon. Les feuilles n’avaient plus la froideur des étoiles. La peur était suspendue aux racines d’où coulait le suc de la sève qui retournait au sol comme si leur monde avait décidé d’aspirer le soleil afin de le mêler à la terre.

Elles surent qu’elles devaient poursuivre leur route.

Les pierres à la main, elles commençaient à percevoir le signe qui apparaissait sur la blanche de l’une et sur la noire de l’autre. C’était le
même.

Le signe était un nombre. Mais ce n’était ni le un, ni le deux. C’était un huit couché horizontalement. Le signe d’un infini associant en relief deux cercles jumelés. Aucune lumière ne les avait éclairées et pourtant elles avaient vu. Mais elles voyaient sans comprendre.

Géo-ol releva de la main la tige de la rose ou dardait une épine menaçante et s’effaça pour laisser passer Géoline qui s’écarta lentement du
corps de sa compagne et fit un léger mouvement de rotation pour éviter l’attaque de la pointe qui visait une fois encore l’une de ses feuilles protectrices. Elle en perdit quand même une.

«Te souviens-tu pourquoi nous sommes seules et dans ce monde obscur alors que j’ai le souvenir d’une enfance chaude et lumineuse? » demanda Géoline qui commençait à trouver agréable que quelqu’un écarte d’elle les dangers.

«Je me souviens qu’à tous les instants notre mère nous disait qu’un jour l’une d’entre-nous ne se contenterait pas de ses deux mains ni de ses deux yeux, et que pour créer elle jugerait nécessaire d’être deux »

« Je me souviens que cette pensée semblait effrayer les arbres qui se mettaient alors à plier comme sous la pression du vent de la tempête.

Nous étions toutes effrayées. Pour nous rassurer notre mère nous parlait alors de l’histoire d’une étoile ... d’une toute petite étoile maligne.

Nous aimions cette étoile maligne et pourtant notre mère semblait nous raconter cette histoire comme pour nous mettre en garde; comme si elle craignait de voir naître cette étoile.

Je me souviens que j’ai souvent essayé de tisser un lien entre le présage que l’une d’entre nous aurait besoin de créer à deux et ce conte de l’étoile pour comprendre ce qui ferait peur. Je suis restée à ce jour sans réponse et je la cherche dans mon périple.

C’est pourquoi j’ai été très surprise d’entendre résonner la mélodie de l’Amour de l’Etre aussi peu de temps après que nous nous soyons rencontrées.

Je me souviens que la peur de notre mère grandissait petit à petit tandis que progressivement la lumière l’auréolait de moins en moins. Les rayons du soleil qui s’accrochaient à chaque souffle du vent pour mieux jouer avec les feuilles, devenaient laiteux. La lune elle même n’était plus sucrée quand elle s’infiltrait dans nos coeurs.

Puis notre mère nous dit un jour: « Un serpent de lumière côtoiera bientôt la noirceur de la terre et il éclairera les ténèbres. Alors il faudra
se préparer à être addition!! »
C’est tout ce dont je me souviens.

Je ne saurai pas dire mon âge. Mais je marche dans les ténèbres depuis bien longtemps. »

Puis, comme à son habitude, elle se tut

Cela n’apprenait pas grand chose à Géoline qui ne savait pas son âge non plus. Mais elle avait appris à s’en passer. Son incursion rapide dans le monde d’en haut lui avait permis de savoir qu’elle n’avait pas d’âge et c’était très bien comme cela.

Elle n’avait pas vu son passé mais elle se rappelait ses moments d’apprentissage qui ressemblaient à l’époque évoquée par Géo-ol. Sa mère
n’était pas différente. Sans doute était-ce la même. D’ailleurs était-ce là l’important?

En marchant aux hasard des galeries elle sentait monter en elle une forte odeur de musc provoquée par ces gouttes crémeuses qui, touchaient de plus en plus souvent la terre. Celle-ci exhalait en les recevant ce parfum de peur qui mouille les corps et les pousse au paroxysme. Ce parfum d’énergie qui déconnecte l’esprit et qui fait réagir l’être d’un réflexe vitale qu’elle savait maîtriser.

Le feu brûlait à nouveau en elle, et cette fois il n’était ni provoqué par le contact de l’arbre où la proximité du corps de Géo-ol. Le feu enflammait son corps parce qu’elle le voulait ... et comme elle le voulait.

Elle savait dominer cette énergie, la canaliser puis l’utiliser. Mais que pouvait-elle en faire ici? Elle serra encore un peu plus les pierres entre ses doigts et elle sentit que sous la pression le quartz blanc comme la pierre noire venaient de s’effriter légèrement.

Elle les relâcha un peu avec précaution en les glissant contre elles et continua d’avancer.

Géoline avait longtemps pensé qu’elle appartenait à la famille des arbres. Elle les comprenait depuis qu’elle avait fait une intrusion dans le
monde d’en-haut.

Elle aimait l’idée d’être animée, comme eux, par le souffle du vent qui agite les feuilles. D’ailleurs elle leur ressemblait dans son vêtement de
feuilles qui collait à sa peau.

Comme les branches, elle agitait ses bras qui se tordaient à l’image de serpents, remuant avec grâce l’espace qui s’immobilisait autour d’elle pour mieux la laisser jouer.

Bien souvent elle s’était plantée auprès des grands arbres connaissants, en s’abritant dans leur ombre, pour jauger leur hauteur.
Le soleil lui faisait peur.

Il semblait la rechercher pour apporter en elle une énergie qui serait venu s’ajouter à la sienne. Mais elle avait peur de l’addition des deux.

Et puis elle n’osait pas s’avouer que les rayons avaient déclenché en elle des sensations nouvelles qu’elle n’avait jamais ressenties auparavant dans son monde des ténèbres. Là elle n’avait pas été préparée à cette découverte.

Ils étaient pourtant beaux ces arbres qu’elle avait vus un jour où, perdue dans l’un des boyaux de son labyrinthe, elle avait été guidée vers eux par une lumière verte.

Elle avait alors avancé lentement quand, tout à coup, l’ombre de son monde s’était animée de quelques poussières lumineuses qui ressemblaient à des étoiles filantes figées dans un mouvement immobile. Blanchâtres dans la pénombre elles étaient très vite devenues incandescentes à mesure qu’elle s’en approchait. Ces petits éléments étincelants étaient une projection du monde de la lumière. Ils jouaient ici, dans son espace, un ballet inattendu éclairé par un rai de lumière infiltrée, qui montrait combien ils étaient étrangers.

Géoline se rappelait qu’avant de se réfugier dans son abri souterrain elle avait souvent agité de la main des poussières comme celles-ci qui se mettaient à scintiller en passant rapidement de l’ombre à la lumière.

Mais pour cela il fallait qu’il y ait quelque part la lumière.

Elle ne la voyait pas encore et pourtant elle ne pouvait s’empêcher de marcher vers cet éclat émeraude qui semblait surgir de nulle part.

Il s’agissait d’une fissure entre les deux mondes.

S’agrippant aux racines de l’arbre pour progresser et se rapprocher de cet éclatement de vert lumineux elle avait passé la tête d’un univers à l’autre pour découvrir les arbres.

Les branches se tordaient comme pour emprisonner le soleil vers lequel elles tendaient.

Elle ne compris pas tout de suite que la partie qu’elle connaissait d’eux dans la terre appartenait aux mêmes êtres. mais elle ne tarda pas à faire le rapprochement.

Ainsi, contrairement à ce qu’elle croyait elle compris que les gouttes accrochées aux racines ne descendaient pas vers la terre mais qu’elles alimentaient ces géants vers l’océan de feuilles qu’ils portaient à la tête.

Bien sûr il existait bien un autre flux de gouttes qui se précipitait toujours vers le sol puisque régulièrement le contact dégageait une humidité qui rendait la terre malléable. Mais ce point lui paru moins surprenant que de constater que ces arbres de vie se nourrissaient dans son monde où la lumière était morte.

Il y avait là entre l’utilité des deux mondes une toute première addition qui ne lui échappa pas.

Il ne lui échappait pas également que les arbres ressemblaient à son vêtement de feuilles.

Donc elle devait appartenir à ce monde.

Pourtant, craintive, elle ne s’avança pas.

Elle habitua ses yeux à la lumière à plusieurs reprises et confondit son corps deux ou trois fois avec l’arbre en se serrant contre lui, mais replongea toujours, par peur, dans ses ténèbres protecteurs.


Ensemble elles débouchèrent, au beau milieu d’une colonne de femmes qui semblaient, elles aussi, se diriger en cherchant.

Pourtant l’une d’elle marchait d’un pas plus sûr.

Géoline et Géo-ol sans même se consulter se joignirent spontanément au mouvement. Elles étaient devenues indissociables sans même s’en rendre compte.

Elles s’intéressaient à leurs compagnes qui n’étaient pas toutes vêtues d’une protection de feuilles.

Certaines étaient presque nues. « Ce doit être les épines de la rose qui ont arraché les feuilles. « pensa Géoline. « Sans doute ces
femmes ont-elles entrepris leur chemin depuis très longtemps. Quel âge ont-elles? »continua-t-elle à s’interroger.

Elle marchait derrière une femme qui ne conservait que quelques feuilles maintenues de la main comme pour s’assurer que le moment venu elle aurait encore quelque chose à offrir à l’appétit de la rose. « Quel âge as-tu? » lui demanda Géoline. « J’ai marché bien longtemps dans ce labyrinthe. J’ai brisé ma pierre blanche et pulvérisé la noire. J’ai donc maintenant l’âge d’être seulement moi-même car Je sais que la perte de ces deux pierres s’inscrivent dans un passé qui ne me donnera plus la possibilité de créer à deux. Je vais me joindre aux étoiles en attendant celle qui nous retournera.
J’ai l’âge de savoir que je serai l’une de ces étoiles mais que ce ne sera pasmoi l’élue. »

Etait-ce là la parole révélée que Géoline s’attendait à entendre? Mais que lui apprenait-elle?

« Qui t’a enseigné cela? » demanda-t-elle, intriguée par cette femme qui n’avait pas renoncé à avoir un âge.

« Je sais cela parce que ma main me l’a dit » lui répondit la femme en marchant d’un pas régulier et un peu hésitant pour prévenir les
obstacles de sa marche.

« Mon corps s’inscrivait dans ma main quand j’ai commencé ma recherche. Ecoute ce que tu dois entendre et cherche en toi ce que tu dois savoir mais n’oublie jamais que tout est dans ta main.

Impressionnée Géoline ne posa plus de question. Si c’était cela avoir de l’âge elle ne craignait peut-être plus de s’y préparer.

Il y avait beaucoup de sagesse dans ces propos. Mais il ne lui avait pas échappé qu’il y avait aussi l’amertume, chez cette femme, d’avoir perdu ses pierres blanche et noire.

Géoline et Géo-ol tenaient encore les leurs. Elles ne les lâcheraient plus avant d’en savoir plus.


Il y avait tellement longtemps qu’elles marchaient qu’elles se demandaient souvent quel était le but de leur marche.

Elles ne s’arrêtaient que lorsque le groupe devant elle décidait de faire halte. Alors elles faisaient ensemble ce que Géoline avait appris à faire seule: elles se ressourçaient.

Elles commençaient par enfoncer aussi profondément que possible leurs pieds dans l’apparence de boue qui amollissait le centre de leur chemin. Cette terre malléable était douce et conservait l’empreinte lorsqu’on y posait le pied. Mais ce contact extérieur était insuffisant. Il fallait fouiller le sol avec les mains afin que les pieds puissent progressivement s’enfoncer dans le corps chaud de la terre. C’était à chaque fois une sensation agréable et étonnante. Géoline avait l’impression étrange de revenir à l’origine de sa naissance. "Fille de la Terre et du
vent
" se rappelait-elle. Il s’agissait donc de l’une de ses deux composantes.


Dernière édition par GIBET le Mar 4 Juin - 16:54, édité 2 fois
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Message par GIBET Lun 3 Juin - 2:49

Suite de la NOUVELLE écrite par GIBET)

Assise sur le sol elle s’appliquait donc à malaxer autour de ses fines chevilles cette terre qui se reformait aussitôt pour ne laisser aucun trou où, l’instant d’avant elle avait puisé une main de cette apparence de sable. Toutes opéraient avec lenteur, comme si chaque geste appartenait à la recherche de perfection. Géoline soufflait parfois sur la terre pour accélérer le rebouchage du trou qu’elle avait fait, lorsqu’il lui semblait qu’elle avait troublé trop profondément l’harmonie du terrain. Alors la terre s’enroulait sur elle même comme une feuille. Elle restait dans cet état étonnant quelques moments en attente d’une suite avant de retomber en poussière et de se mêler à nouveau à
la terre..

« Fille de la terre et du vent » murmurait-elle en réfléchissant à ce phénomène curieux qui naissait de son souffle.

Lorsque tous les pieds avaient rejoint la terre et qu’elles ressentaient ensemble qu’elles avaient constitué une fondation solide à leur construction, elles unissaient leurs mains dans un rituel compliqué. Il consistait à créer une chaîne intégrant les racines des arbres et à ne pas lâcher les pierres blanches et noires. Les femmes qui n’avaient plus de pierre pouvaient sans difficulté rejoindre ensemble leurs deux mains autour d’une racine intégrant ainsi la chaîne. Mais le fait de disposer des deux pierres faisait obstacle. Géoline et Géo-ol qui possédaient encore intact leur vêtement de feuilles glissèrent chacune des pierres à l’intérieur de celui-ci. Elles ressentirent comme d’habitude lors de cette cérémonie les pierres s’échauffer doucement à la chaleur de leur corps et marquer la peau au niveau de leur estomac où elles s’étaient lovées. La pierre angulaire faisait un peu mal à cause des arêtes, mais elles étaient habituées.

Ainsi reliées à toutes les énergies Géoline ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle était en communion avec les arbres dont elle savait qu’ils étaient le prolongement des racines. Peut être même y avait-il une relation avec ce ciel et les étoiles ou avec le soleil et la lumière, puisque les branches s’efforçaient de s’étirer pour y puiser apparemment quelque chose.
Mais elle se gardait bien de s’exprimer sur ce sujet de connaissance qu’elle ne dévoilerait jamais tant elle avait la sensation qu’elle n’aurait jamais dû savoir.

Progressivement elle se sentit bien dans cet environnement. Un indicible bonheur qui lui parlait de paix, de sécurité, de fraternité et qui petit à petit conduisait au besoin de s’exprimer par le chant. Chacune savait que la parole n’est harmonie que si elle est modulée en résonance avec tout ce qui vibre. Sinon elle n’est que cacophonie qui n’intéresse que celui qui la prononce , ou à la limite celui qui l’écoute et peut l’entendre... voire la comprendre.

Le verbe n’est force universelle que s’il fait vibrer l’infinie addition des choses à la mesure du « Un ». Pour cela il faut moduler, ce qu’elles firent jusqu’au moment où elles purent se nourrir d’une puissance qui permettait tout, en exprimant l’absolu.

Le son qu’elles avaient engendré avait provoqué un océan de vagues de terre, de vent et de flammes qui avait enfanté. Lorsqu’elle se livrait, seule dans sa marche, à cette cérémonie elle ne faisait que se nourrir. Là son bonheur associé aux autres avait créé une petite fille.

Elle compris alors qu’elle était née ainsi. Elle compris que toutes les femmes autour d’elle étaient nées de la même manière.

Elle compris que ce pouvait être là « la toute première addition » dont elle s’efforçait de percer la vérité dans son monde souterrain.

Elle compris surtout qu’elle n’avait rien vu tant elle recherchait une réponse dans l’esprit des choses et non dans la matière des êtres.

La terre et le souffle avaient-ils pu, seuls, créer cette chair? Une femme près de l’enfant était restée allongée. Elle semblait plus souffrir que les autres et son front était étincelant de gouttes de sueur. Chaque gouttelette offrait le scintillement d’une étoile. Géoline et Géo-ol comme toutes les autres femmes s’étaient élevées au-dessus du sol, comme d’habitude,
quand elles étaient en phase de vibration. Seule cette mère était restée les pieds dans la glaise.

On se hâtait de vêtir la petite fille des feuilles vert tendre qui petit à petit la recouvraient d’un manteau d’arbre. Elle aussi maintenant appartenait au monde de là-haut.

Les mains ne s’étaient pas toutes relâchées.

Géoline et Géo-ol gardaient les leurs enlacées. Leur bonheur était incomplet. Cette harmonie qui leur donnait une puissance infinie permettant la réalisation de tous en un, n’avait pas provoqué en elles le plaisir. Elles n’avaient ressenti que le bonheur. En ce moment leurs mains transportaient entre elles deux ce message de regret.

Elles reprirent leurs pierres et profitèrent de la lueur des flammes qui continuaient à éclairer encore un peu le lieu de la naissance pour décrypter le signe que seuls leurs doigts jusqu’alors avaient pu percevoir.


Sur la pierre noire de Géoline, et donc sur la blanche deGéo-ol, figurait non pas un signe mais un dessin représentant une pierre debout longue et arrondie en son sommet. Ses flancs réguliers n’étaient pas polis. Son socle n’était pas plat mais marqué par deux quarts de cercle se joignant presque au milieu.

L’image fut brève car, comme prises en défaut, les flammes s’éteignirent d’un seul coup pour replonger ce monde dans les ténèbres habituelles.

Géoline, continua de parcourir la pierre de ses doigts fins pour améliorer sa connaissance de la découverte. Mais à la différence de la blanche elle se rendit compte que le dessin ne formait pas de relief. Elle ne pouvait donc pas améliorer sa perception sensorielle de l’objet.
Cela ne fit qu’attiser son intérêt.

Les mots de la femme qui avait perdu ses pierres lui revinrent en mémoire mêlés à cette naissance et à la lecture de sa pierre noire. Elle se demanda si finalement la révélation parlerait vraiment à sa logique.

« Et si c’était mon corps qui devait trouver la solution? » se demanda-t-elle. Une voix au fond de son être lui disait qu’il faudrait d’abord
qu’elle n’en eut pas peur. Mais sa raison lui rappela que cette voix intérieure n’était sans doute que le mauvais penchant de ses pensées.

Elle repartit donc avec toutes ces femmes devenues mères et soeurs sans renoncer à la suprématie du raisonnement sur le ressenti.

Elle attendait son tour de porter le bébé et se disait qu’elle avait eu beaucoup de chance autrefois de naître et de grandir à la lumière des étoiles et dans l’émerveillement des couleurs que cette petite fille ne verrait pas.

Epuisée, pour la première fois elle s’endormit en rêvant au passé.
Commençait-elle à avoir de l’âge? Elle n’apporta aucune réponse à sa question.


Géoline n’avait pas encore pris le temps de remarquer que la couleur de son paysage se modifiait progressivement.

Elle avait constaté que depuis plusieurs jours elle ne rebroussait plus chemin. Elle sentait que sa marche devenait plus efficace. Il était temps que ses pas débouchent quelque part où son corps ne serait plus soumis à l’âpreté des épines de la rose. Elle était en effet à peu près nue. Chaque feuille avait été enlevée lors d’une porte franchie. L’enfant était reparti de bras en bras et Géo-ol ne sacrifiait plus systématiquement au cérémonial qui consistait, au début de leur rencontre, à écarter les obstacles. Il est vrai qu’elle aussi s’était complètement dénudée dans la marche.

Le sol s’humidifiait de plus en plus et parfois les pas de la colonne de femmes semblaient claquer l’eau sans que des flaques ne soient visibles.

Il était évident que l’on marchait sur l’eau.

Le sol rougissait progressivement teinté par la lueur lointaine d’une source lumineuse qui semblait traverser la pierre. Les ténèbres elles-mêmes rosissaient.

Cette couleur lui rappelait le soleil plongeant dans l’abîme de la terre où avant l’arrivée des étoiles les corps des fillettes étaient plongés dans le bain de lumière.

Elle se souvenait le jour où imprégné de la substance solaire elle avait senti son corps se défendre en rejetant le surplus liquide qui avait tâché le haut de ses cuisses. Personne ne lui avait expliqué ce phénomène.
C’est depuis qu’elle craignait le soleil.

Son corps, périodiquement, continuait à produire un rejet de ce soleil rouge et violeur de son intimité malgré qu’elle vivait maintenant dans des ténèbres protectrices.

Mais ce qui l’inquiétait le plus c’est qu’elle ressentait au fonds de son ventre une vibration agréablement plaisante à ces moments là, vibration qu’elle n’avait jamais perçue avant qu’elle ne se défende pour la première fois en expulsant son liquide de soleil rouge.

Ainsi non seulement elle se rendait compte que le soleil du couchant l’avait envahie mais qu’elle trouvait du plaisir à le recevoir.

Jamais la lumière ne rentrerait ainsi en elle.

Elle continuerait à la chercher par la raison.

C’est pourquoi en cet instant où tout rosissait, son ventre se tendit un peu plus et son estomac se noua.


Les racines des arbres avaient très progressivement disparues. Cela aussi elle ne l’avait pas remarqué tout de suite. Etait-ce à dire que là-haut, à sa verticale, les grands arbres connaissants vivaient maintenant sans puiser à la source de son obscurité? Ou bien devait-elle craindre que la vie avait déserté à l’aplomb de ces lieux où l’eau s’appropriait de plus en plus l’espace?

L’eau courait en effet maintenant sur le sol en un petit ruisseau dans lequel elle progressait plus difficilement. La température était douce.
Elle n’avait pas peur.

La terre malléable semblait faire place petit à petit à une matière plus dure et plus transparente sur laquelle les pieds glissaient.
Sa marche devenait de plus en plus hésitante.
« l’âge c’est quand tu seras assez grande pour que tes yeux puissent porter loin en arrière de ta vie. Mais ta marche vers l’avant deviendra alors hésitante devant la crainte rétrospective de retrouver les dangers auxquels tu auras échappé jadis ».


Décidément elle ne pourrait pas échapper longtemps au fait d’avoir de l’âge. Déjà sa démarche hésitait!

Au moment où Géo-ol mit sa main sur son épaule pour reprendre son propre équilibre elle sentit que ses deux pieds glissaient sous elle et partit les jambes en avant au long de ce ruisseau qui l’aspirait de plus en plus vite vers l’origine de la lumière rouge.

Elle eut à peine le temps de voir que toutes les autres femmes étaient dans la même position.


Cette fois le soleil était haut quand elles décidèrent d’ouvrir les yeux.
Géo-ol observait cette pierre noire qui maintenant brillait tant elle avait été polie par leur voyage. Elle s’efforçait de regarder l’astre flamboyant à travers le prisme noir. Mais rien ne le traversait. Opaque à la lumière, il semblait noircir tout ce qu’il protégeait de son ombre ténébreuse. Elle se demandait parfois ce qu’était le contraire de la lumière. Elle avait connue l’obscurité de leur chemin, à moins que ce ne fussent les ténèbres. Mais en cet instant elle jouait avec l’ombre de sa pierre. Elle sentit un besoin de savoir.


Géoline amusée par le manège de sa compagne en avait profité pour refaire un examen de sa pierre blanche. Celle-ci semblait avaler les rayons du soleil comme si elle se nourrissait d’énergie. Elle était bien. Son corps quasiment dénudé s’étirait mollement sans intention de voyage. Elle fut presque déçue quand Géo-ol lui signifia leur départ. Quelle vérité cherchaient-elles ?
Elles avaient déjà tant appris … sauf pourquoi elles étaient encore unies toutes les deux. Une intuition leur disait qu’elles inverseraient ensemble les étoiles. Mais quel cause servirait un tel retournement?

« Nous marcherons vers le ciel » lui dit Géo-ol comme si rien ne pouvait être plus naturel. « Nous connaissons maintenent la source de
la lumière, il nous faut savoir où naissent les ténèbres ? ». Géoline ne s’était pas posé cette question . Elle fut étonnée. « les ténèbres sont l’envers de la lumière dit-elle ! » fière d’avoir une réponse.
« Alors alons visiter cet envers », répondit Géo-ol peu convaicu par la réponse. C’était la première fois que leur cerveau n’abordait pas de la même façon une réponse à la question qu’elles se posaient. Mais là n’était pas l’essentiel.

Elles s’élevèrent donc.

Une chose les frappa immédiatement, plus elles montaient et plus leurs yeux élargissaient leur périmètre d’observation. La grandeur apporte
l’intelligence commenca par dire Géo-ol. Mais elle se ravisa très vite car plus elle observait et plus elle perdait les détail de sa connaissance. Très rapidement elle avait du renoncer à distinguer les feuilles de ses arbres. Ne parlons pas des gouttes de rosée qui venaient tous les matins ourler celles-ci, déjà elle ne distinguait plus les arbres.


Leur ascension leur semblait vouée à l’éternité. Bien sûr elle était maintenant plongée dans le noir. Mais étaient-ce les ténèbres ? Leurs yeux qui ne pouvaient plus voir les détails de leur monde regardaient la multitude d’étoiles qui brillaient dans ce ciel noir. Une chose leur apparaissait certaine, c’est que les lumières étaient encore présentes puisqu’elles les voyaient.
Elles n’étaient donc pas dans l’envers de la lumière. Elles étaient dans l’obscurité, comme elles l’étaient dans le monde du dessous où elles étaient nées.

Ce constat les laissa perplexes. Avaient-elles pris la bonne directions pour rechercher les ténèbres. Pourtant elles étaient sûres que ce n ‘est pas en fuyant la lumière qu’elles découvriraient les ténèbres. Elles poursuivirent leur élévation.

La pierre noire de Géo-ol semblait s’animer d’une forme de vie. Elle semblait s’échauffer au contact de la peau de la jeune fille qui ne ressenti pas tout de suite le phénomène. C’est Géoline qui la première attira l’attention de sa compagne sur sa propre pierre blanche. Elle avait l’impression que dans cette obscurité la pierre blanche s’efforçait d’exister en tentant de briller. Mais aucune lumière ne sortait d’elle. C’était comme si la pierre était en recherche d’énergie. Elle n’était ni chaude ni froide. Géoline ne pouvait même pas dire ce qui avait
attiré son attention sur sa pierre. Mais elle savait ! Elle ressentait l’effort de la pierre comme si une partie d’elle même se livrait totalement à cette aspiration indiscible. Plus elle montait et plus son malaise grandissait. Elle s’en ouvrit à Géo-ol. C’est à se moment que celle-ci se rendit compte que sa pierre était également soumise à quelque chose qu’elle n’avait pas constatée avant. La pierre noire s’était réchauffée et collait à son corps comme si elle voulait entrer en elle. Le phénomène n’était pas désagréable contrairement à celui de la pierre blanche.
Il ne provoquait aucun malaise à Géo-ol. Elle se cramponna un peu plus fort à sa pierre noire pour conserver un contact volontaire et directif.

Les deux femmes se regardaient mais visiblement elles ne vivaient pas le moment de la même façon. Géoline n’était pas bien. Elle ne s’expliquait pas pourquoi mais elle n’était pas bien. Géo-ol au contraire était bien. Pas plus que sa compagne elle ne s’expliquait pourquoi, mais elle était bien.

Nous sommes maintenant depuis longtemps dans l’obsurité dit Géoline et pourtant nous n’avons pas chassé la lumière. Elle est encore autour de nous. Ce ne peut donc être les Ténèbres. Nos sens seuls semblent en éveil puisque nos yeux ne distinguent rien de précis. Notre réflexion semble donc déconnectée.
Pour ma part je suis mal.

Géo-ol cherchait à comprendre comment atteindre la source des ténèbres mais reconnaissait que plus elle montait et elle voyait de changement. Elle était bien dans une obscurité mais celle-ci ne semblait en aucun cas être issue d’une source de production. Toutefois sa pierre la rendait heureuse et comme Géoline elle ne réfléchissait plus dans ce monde imprécis. Elle était bien quand son amie était mal.

D’un seul coup Géoline s’arrêta.
« Les Ténèbres n’existent pas ! » s’écria-t-elle comme si une révélation lui était d’un seul coup apparue.

Géo-ol interrompit immédiatement son ascension.

« Les ténèbres n’existent pas » reprit-elle presque silencieusement. Et si c’était vrai à quoi aurait pu servir ce voyage ?
Elle contemplait Géoline dont le visage semblait marqué par une forme de souffrance. « Redescendons » dit-elle.

Le retour ne fut pas rapide, mais silencieux. Pourquoi avaient-elles voyagé inutilement à la recherche des ténèbres si elles n’existaient pas?
Le visage de Géoline reprenait des traits plus apaisés à mesure que les deux femmes se rapprochaient du sol. La pierre noire s’était détachée de la peau, et Géo-ol jouait avec elle de la main, machinalement, en réfléchissant.
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Message par GIBET Mar 4 Juin - 17:14

(FIN DE LA NOUVELLE)

Que s’était-il passé ? Avaient-elles prises la mauvaise direction pour trouver le ténèbres ? C’est une hypothèse possible lui dit Géoline
qui avait entendu sa compagne murmurer son interrogation. Mais comment trouver l’envers de la lumière si on lui tourne le dos. Ce n’était pas possible. Si la lumière a sa source, celle des ténèbres ne pouvait être éloignée. Géo-ol était certaine qu’une autre direction n’aurait rien donné de plus.

Etaient-elles passées à coté des ténèbres sans les voir. Géoline qui avait souffert pendant ce voyage était prête à affirmer que son mal était certainement survenu à proximité de la source des ténèbres qu’elles n’avaient pas su voir. Mais Géo-ol n’y cru pas plus puisqu’elle avait ressenti le bien dans son élévation.

Je ne comprends pas ce voyage finit par conclure Géo-ol tandis que Géoline se réjouissait surtout qu’il fut terminé.

Elles avaient retrouvé leur monde et le vent soufflait tranquillement chassant la lègère brume qui s’était levée avec le soleil. Géoline était
heureuse de l’avoir retrouvé. Elle soulevait délicatement les feuilles qui la revêtaient pour que les rayons pénètrent au plus profond d’elle-même. « Et bien aujourd’hui il en est fini des ténèbres, mon doux soleil » dit-elle tout haut. Nous avons bien gagné de nous reposer. Géo-ol s’allongea à son tour mais en cherchant ce qui avait pu se passer pour que les ténèbres n’apparaissent pas. Toute à leur repos aucune des deux femmes ne voyaient les nuages commencer à jouer avec le soleil. Leur couleur mordorées n’avaient aucune raison d’inquièter. Bien sûr ils étaient en train de s’assombrir mais l’attention n’était pas sur eux.

Géoline s’endormit pendant que Géo-ol continua à réfléchir.


Géo-ol laissa petit à petit son esprit s’égarer en rêve. Ses yeux se promenaient sur le lieu qu’elles avaient marqué des différentes mémoires de leurs voyages.

La délimitation carrée ressemblait aujourd’hui à une table sur laquelle elles s’étaient toutes les deux naturellement installées. Cette table, qui avait été construite par la pose de pierre aux quatre coins, apparaîssaient dorénavant comme sculptées dans la roche qui s’élevait de quelques dizaines de centimètres au-dessus du sol.

Deux cercles à taille humaine étaient gravés dans la table comme deux invitations à s’y reposer.
D’ailleurs sans même s’en rendre compte Géoline avait pris place dans l’un d’entre eux et dormait paisiblement, à peine éclairée par un filet de soleil qui se glissait par la faille des nuages s’épaississant.

Elle avait placé sa pierre blanche sur son ventre pour ne pas la perdre.
La lueur qui en émanait semblait couvrir tout son corps d’une pâleur virginale.
Son sommeil semblait léthargique tant sa poitine était immobile. Aucun souffle ne l’agitait . Géo-ol était maintenant inquiète pour la santé de sa compagne.
Elle s’efforçait de la réveiller doucement d’autant que le ciel se montrait menaçant et qu’il convenait de s’abriter.
Comment décider Géoline à se réveiller et à redescendre vers leur obscurité souterraine.

Son visage était paisible. Il était même souriant.

Géoline n’était pas vraiment endormie. Elle se sentait bien et aucune énergie de son corps ne lui commandait de bouger. Elle n’avait plus conscience du lieu où elle était mais savait que ce lieu était sacré. Il glissait en elle une harmonie des sens qui lui donnait l’impression d’être envahie de soleil. Elle n’ouvrait pas les yeux car elle savait intuitivement que le soleil n’était pour rien à cette situation de bien être. Elle se sentait privée de toute volonté de faire. Mais elle n’avait pas peur. La pierre blanche chauffait son bas ventre et elle se savait
protégée. A travers ses paupières closes, elle percevait l’obscurcissement.
Elle ne pouvait s’empêcher de penser qu’elle était allée bien loin à la recherche des ténèbres et que peut être était-ce elles qui venaient l’entourer.
Pourtant là encore cette idée ne lui fit pas peur. Elle se laissa aller vers l’indiscible.

Géo-ol parcourait le lieu avec une attention liée à la recherche d’une solution pour s’abriter. Le soleil avait complètement quitté le ciel. Les nuages noirçis par l’absence de lumière tourbillonnaient de manière de plus en plus menaçante. Maintenant accroupie auprès de Géoline, Géo-ol s’efforçaient de tirer son amie de la torpeur. Mais après tout ne fallait-il pas voir dans cette situation la suite des voyages qu’elles avaient entrepris ?

A son tour Géo-ol , malgré sa crainte, s’allongea à son tour au centre du deuxième cercle , et conserva les yeux grand-ouverts. Elle s’étonna de percevoir des étoiles quand les tourbillons des nuages libéraient un instant le firmament. Mais ni le soleil ni la lune n’étaient là. S’étaient-ils rejoints dans le néant ?

Le vent était maintenant d’une totale violence. Elles étaient toutes les deux nues. Geo-ol décida de se lever pour aller s’abriter. Si Géoline ne voulait pas la suivre, elle irait seule. Mais au moment de se lever son corps resta immobile figé à son tour dans une impression de bien être en contradiction avec la peur de l’esprit. Géo-ol décida de se laisser aller. Elle avait posé sur son bas ventre, comme Géoline, sa pierre noire qui avait été sculptée en forme de pierre levée appuyée sur une base ressemblant au signe de l’infini. La matière semblait avoir emmagasiné toute l’énergie solaire et brillait seule dans la nuit. Géo-ol avait réussi à rapprocher la main de celle de son amie. Elle attendait avec l’impression que des yeux les observaient attentivement. Elle voulu appeler mais aucun son ne sorti.

Le ciel touchait maintenant la terre. Les deux mondes étaient en train de s’épouser dans le bruit du vent qui semblait devenu le souffle de la terre.

Dans un assourdissement de tonnerre le ciel se déchira d’éclairs qui ébranlèrent le monde comme il l’avait fait autrefois, dans l'infini du temps, à l’époque où la légende prétendait qu’un Serpent de lumière avait côtoyé un instant la noirceur de la terre dans un étincellement de chaos qui avait éclairé les ténèbres.

Le souffle brûlant des langues de feu était sur eux. Geo-ol et Géoline disparaissaient dans l’incandescence qui pourtant ne les brûlait pas.

Le vent ne diminuait pas. La violence ne s’apaisait pas. Les étoiles avaient fuit. Les observatrices aussi. Les deux amies sentaient que leur corps étaient soumis à une profonde tranformation sans souffrance.

Elles n’avaient toujours pas peur.

Le déchaînement dura longtemps.

Petit à petit le vent s’apaisa pour disparaître complètement . Les nuages s’élevèrent laissant entrevoir un ciel bleu que le soleil faisait briller. Les arbres redevenaient verts sortant de la tempète dans leur manteau d’humidité.
Tout redevenait paisible.

Géo-ol et Géoline dormait tranquillement.

Les femmes qui les avaient observées et qui avaient été effrayées par la violence des éléments, s’approchaient maintenant tout doucement des deux amies.

Géoline s’éveillait doucement. Son corps nu n’était même pas humide. Le soleil une fois de plus l’avait asséché. La pierre blanche avait disparue et avait conféré à sa peau une blancheur immaculée.
En se regardant attentivement elle eu l’impression que son corps était neuf.

Elle se retourna vers son amie Géo-ol qui dormait encore paisiblement, pour lui faire partager son sentiment de plénitude dans son corps renouvelé.

Les femmes s’étaient elles même rapprochées et elles touchaient presque Géo-ol quand toutes ensemble elles poussèrent un cri et se détournèrent.

Géoline couru pour comprendre ce qui avait créé cette émotion. Quand à son tour elle s’arrêta médusée. Le corps de son amie était méconnaissable. A l’emplacement où était posée la pierre noire figurait aujourd’hui un sexe, un sexe d’homme.

Géoline n’en avait jamais vu.

Son cri de surprise réveilla Géol-ol qui fut d’abord étonnée de voir toutes les femmes lui tournant le dos. Elle vit alors Géoline qu’elle admira
immédiatement dans sa beauté nouvelle. Celle-ci, muette, désignait de la main le bas ventre de son amie. Géo-ol abaissa ses yeux vers son sexe et poussa à son tour un cri et dissimula instinctivement de ses deux mains sa nouvelle nudité.

« Que s’est-il passé ? Que suis-je devenue ? » demanda-elle ?

La réponse vint spontanément de toutes les femmes : « tu es devenue un homme »

« Un homme ? » repris Géo-ol. « Mais la Mère nous a dit que c’était une légende et que cela n’existait pas »

Les femmes ne pouvaient pas en dire plus, mais une chose était certaine c’est que le serpent de feu qui avait côtoyé la terre cette nuit avait apporté un homme, et c’était Géo-ol qui avait été choisi.

Géo-ol se demandait ce qu’il allait devenir, devenu légende vivante.

La première surprise passée, Géoline ne voulait pas s’éloigner de son ami. Elle n’oubliait pas la prédiction qui semblait l’avoir choisie pour une reproduction à deux.

Une intuition lui disait, au fond d’elle-même, que plus jamais elle ne laisserait pénétrer le soleil en elle. Pourtant lorsqu’elle pensait cela son bas ventre continuait à palpiter.

Géo-ol qui s’était éloigné vers les arbres revint ceint de feuilles qui dissimulaient son nouveau sexe. Il avait appris à maîtriser ses sens, à
résister au froid, et à surmonter le désespoir. Il savait aussi ce que les ténèbres produisaient.

Il tendit une ceinture de feuilles à Géoline afin qu’elle l’ajustât au mieux.

Puis lui prenant la main fermement ils partirent tous les deux.

Les voyages ne faisaient que commencer.



FIN
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Message par Melle Sandra Jeu 6 Juin - 13:52

UN GRAND ECRIVAIN

C’était hier, c’était il y a longtemps…
Dans la nuit du 22 au 23 septembre 1978 pour être précis.

Il est deux heure du matin, et j’suis assis à la table du salon à noircir du papier. J’suis le meilleur écrivain que ce siècle ai jamais vu et comme tous les génies de 20 ans, j’suis en train de raconter ma vie. Elle est passionnante ma vie. Pleine d’histoires d’amour formidables, qui évidemment se terminent toutes très mal, parce que bien sur les femmes sont toutes des salopes, et que de toutes façons, personne comprend rien à mon art.
Une fois écrit cela, en une quinzaine de lignes, le Grand Ecrivain tourne en rond dans l’appartement, allume clopes sur clopes, et bien sur, se verse un énième verre de whisky.
Rien à raconter, putain… J’ai le feu sacré, et j’ai pas d’histoires sérieuses à écrire. Mon dépucelage ? Qu’est-ce qu’on en a à foutre ?
Remarque que j’dis pas ça pour le lecteur. J’m’en tape du lecteur. Un écrivain ne doit pas écrire pour ses lecteurs. J’suis pas un représentant de commerce, et j’ai pas de camelote à fourguer. Moi, j’suis Simon Brodsky, écrivain maudit et torturé…

Malgré moi, insidieusement, reviennent à mon esprit les mots d’un chanteur à la mode qui répondait sentencieusement à un journaleux que les jeunes qui essayaient d’écrire le faisaient marrer. Paraît qu’à 20 ans, on a rien à raconter, parce qu’à cet âge, on a pas vécu. « Vivez votre vie qu’il disait, vous la raconterez après… ». Mais j’t’emmerde galopin !!! Y en a marre de ces vieux singes qui prétendent être les seuls à pouvoir grimacer. Moi, j’ai du talent, un immense talent, j’le sais, c’est tout. Et c’est pas les leçons à dix balles d’un type qui se prend pour un avion sans ailes qui vont me faire renoncer à la grande carrière d’écrivain à laquelle j’me destine.

Des cris dans la rue. Une bagarre de poivrots… Génial, j’vais me foutre à la fenêtre et regarder, ça me fera un truc à raconter.

Donc, trois étages plus bas, y a deux types qui en tabassent un autre. Ceux qui cognent sont des clodos d’élevage, j’les vois souvent faire la manche devant la superette. J’me demande comment ils tiennent encore debout à cette heure, vu ce qu’ils éclusent toute la journée. L’autre doit pas faire parti de leur monde. Il a un vague costard, mais tout déchiré, et à l’évidence, il est beaucoup plus saoul que les deux autres. L’un des clodos a prit un couvercle de poubelle et tente de cogner avec. Et là, surprise, le murgé l’esquive et lui colle une droite digne d’un pro du ring. Couvercle de poubelle s’étale, et l’autre, du coup, hésite un peu. Alors batling pochtron se met en garde et hurle à son adresse : « Fuck you, bastard !!! »
L’autre se relève et laisse son couvercle. Il met sa main dans sa poche et en sort un couteau. Là, j’me mets à flipper pour mon pote le pochtron. Alors j’crie par la fenêtre : « C’est fini ce bordel ou j’appelle les flics !!! »
Putain… Héroïque que j’suis…
Mais ça suffit, les deux clodos détalent. L’autre se retourne, lève les yeux vers moi, me cherche, finit par me trouver, et m’envoie : « Mer-ci, beau-coup » avec un putain d’accent américain.
- Don’t move que j’lui fait. Et j’descends quatre à quatre les escaliers pour le retrouver…

C’est un truc à la con, mais ça se vérifie toujours. Quand un type sauve la vie d’un autre, celui qui s’attache le plus, qui est le plus reconnaissant, c’est toujours le premier. Moi, j’me sens soudain envahi par une bouffée d’amour incontrôlable pour mon pochtron américain et j’décide de lui offrir de passer la nuit chez moi le temps qu’il dessaoule. Lui, il me dit « Yes… I’m ok. » Et moi, j’le fais monter comme si ce mec était Dieu lui-même.

On entre dans l’appart’. En fait, c’est pas mon appart’, c’est celui de Sammy, mon grand père. Comme ça chauffe en ce moment à la maison, j’me suis réfugié chez lui, vu qu’il m’a laissé les clefs et qu’il est parti en Israël. Sammy est juif, mais pas moi. Enfin, maman l’est mais P’pa est catho, et il m’a fait baptisé à la naissance. Depuis, il est fâché avec Sammy. Alors quand j’me suis embrouillé avec P’pa suite à la découverte de ma vocation, Sammy a dit que j’pouvais venir chez lui un moment. Le seul truc chiant, c’est qu’il faut que j’l’accompagne à la synagogue quand il est là. Mais pour l’instant, il est pas là. Quartier libre… Fermez la parenthèse.

Donc, on entre dans l’appart’. Mon nouveau pote marche pas droit, c’est le moins qu’on puisse dire. Il marque une pause devant la bibliothèque de Sammy et lorgne les bouquins. L’intégral du Talmud, les commentaires de Maimonide, la Kabbale… J’m’excuse par avance : It’s the books of my grand father, que j’dis. J’sais pas si c’est rapport aux livres ou à mon anglais, mais il est mort de rire.

- Do you know Hemingway ?
- Of course I know, man. The old man and the see and … Pour qui sonne le glas.
- ???
- I know Hemingway. It’s my favorite writer, and i want to be writer moi aussi. And i want to be the new Hemingway que j’lui dit en lui montrant ma table de travail.

Il jette un œil et aperçoit la bouteille de whisky.

- That’s a good start if you want to be a writer qu’il répond en me montrant la bibine. Un bon dé-but…

Il me fait signe qu’il veut boire un coup. J’lui dit ok et j’lui trouve un verre. Et on écluse… On vide la bouteille. Il a une bonne tête malgré ses yeux bouffis et son nez de poivrot. J’me rend compte qu’il est grand et baraqué, pas étonnant qu’il ait mis la branlée aux deux tocards de la supérette. On essaie de parler un peu, mais j’ai trop peu de notion d’anglais, et le français doit pas être enseigné chez lui.
Il finit par s’écrouler dans le canapé et se met à ronfler comme un tractopelle. J’lui retire ses pompes pour pas salir le tissus et pas me faire engueuler par Sammy. L’enfoiré pue des pieds… Un fou rire me prends. J’suis heureux, euphorique, comme si j’avais fumé un joint. Enfin, j’imagine que ça doit faire cet effet là, parce que malgré ma grande gueule, j’ai jamais fumé un joint. Même les clopes, j’les crapote. J’crapote un paquet par jour, pour faire genre. Parce qu’un grand écrivain, forcément ça fume. Et moi, je suis le nouveau Hemingway bordel… J’me dis qu’il faudra que j’m’achète une pipe.
J’me fous au pieu avec la satisfaction du devoir accompli. J’viens de vivre un truc pas banal. Demain, j’pourrai me coller sans crainte devant ma feuille blanche. J’ai un truc à raconter. On va voir ce qu’on va voir, bordel. J’vais écrire LA nouvelle de l’année, primée par France Inter, encensée par la critique. « Le poivrot du nouveau monde » ça s’appellera. Et P’pa téléphonera pour s’excuser, et il me dira que c’est moi qui ai raison, que désormais il croit en moi, que j’peux rentrer à la maison, qu’il s’en tape désormais que j’devienne pas ingénieur dans les roues de brouettes ou dans les manches de casseroles. Que j’suis un vrai artiste, et que putain… (non il dira pas « putain »), il est vachement fier de moi.

J’me réveille sur les 10h du matin. Mon poivrot s’est tiré, sans faire de bruit. J’me sens envahit d’une indicible terreur : Et si il avait piqué quelque chose ?
J’fais le tour de l’appart’. Tout est en ordre. Enfin, en bordel. Le même bordel que la veille. Y a juste un mot griffonné sur mon papier à écrire. Mais c’est écrit en anglais. Autant essayer de traduire l’hébreux des bouquins de Sammy. On verra ça plus tard…

J’range l’appart’,j’avale un café, et j’descends à la librairie. Il faut que j’achète une ramette de papier, j’ai plein de trucs à écrire, et j’ai une putain d’inspiration aujourd’hui. J’prends le mot avec moi pour demander au libraire de traduire, vu qu’on est en bon terme avec toute la thune que j’lui laisse.

Après avoir payé, j’lui sors mon papier. Il chausse ses lunettes et lit :

Mon pote,

Cherche pas à devenir Hemingway. C’était un foutu mauvais boxeur, et j’ai toujours trouvé qu’il était surcoté. En plus, il connaissait rien aux chevaux, et j’ai connu une femme qui prétendait qu’il assurait pas au lit.
Cherche pas non plus à devenir écrivain.
Sauf si tu considères que la vraie vie, c’est de crever la dalle, de picoler pour noyer tes chagrins, de te castagner dans les rues avec des clodos armés de couvercles de poubelles et de finir tes nuits n’importe où, parfois dans la rue, parfois dans les hôpitaux, parfois en cellule, mais presque jamais dans le lit d’une môme pas trop moche qui saura voir en toi le Prince tombé des étoiles que tu seras devenu.
La vérité, c’est que j’ai rencontré beaucoup de petit gars comme toi qui, 10 ans plus tard étaient devenus des petits branleurs arrivistes ayant renoncés à vivre, pour avoir la satisfaction de se prélasser dans une villa superbe, avec une grosse bagnole, une greluche perchée sur des hauts talons, et un boulot à la con.

Finalement, je te souhaite de crever la dalle…

C’était pas signé. J’me rends compte que j’connais même pas le nom de ce type, et qu’on aurait eu lui et moi des tas de choses à se dire. Mais c’est trop tard. Ce fut une rencontre fugitive comme on dit…
Et c’est en me retournant pour sortir que j’le vois. Il est là, devant moi… EN PREMIERE PAGE DU JOURNAL DU MATIN.

« SCANDALE CHEZ PIVOT ! » titre la une du canard. On le voit en gros plan, avec sa trogne toute cabossée, en train de vider une bouteille de pinard sur le plateau d’Apostrophe. J’en crois pas mes yeux…
- C’est lui ! Que j’dis au libraire.
- Qui ça lui ?
- Le mec qu’était chez moi hier, qui m’a laissé ce mot… C’est le type de la photo.
- Bukowski ? Ce gros porc, chez toi ? Tu t’fiches de moi ?
- Bien sur que non…
- Et tu ne l’as pas reconnu ?
- J’le connais pas, que j’réponds. J’ai jamais rien lu de lui. J’savais même pas qu’il était écrivain.

Le libraire me regarde bizarrement. Puis il hausse les épaule et part dans les rayons. Il revient et me tend un petit bouquin avec une femme à poil en couverture. « Contes de la folie ordinaire » ça s’appelle. Un monceau d’obscénité qu’il dit…
Puis, comme je franchis la porte :

- Simon… Pas un mot à Sammy. S’il apprend que tu as ce genre de fréquentations, tu retournes chez ton père, et moi, je perds un client…



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Message par Maika Jeu 6 Juin - 14:58

(moi aussi je veux bien faire partie du jury ! Je n'ai malheureusement pas le temps en ce moment pour écrire...)
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Message par Charles Pasqua Jeu 6 Juin - 17:35

C'était il y a un an...

C'était il y a un an, pendant le milieu de l'été 2012, époque obscurantiste ou l'on parlait encore de la fin du monde...
Vers cette période de ma courte vie où avec un groupe d'ami qui était composé de 4 personne. Dans ces 4, il y avait Jean Luc, c'était le plus grand en âge et en taille du groupe. Il était brun, avec un monosourcil qui le défigurait, avec un sourire niais. Il était fana de l'URSS, de l'armée rouge, il était nationaliste, communiste (fana de Staline et Lénine). Dans ce groupe il y avait Jimmy, un gars sympatique au premier abord, il était blond petit avec un appareil dentaire politiquement, il était gaulliste, il se disait aussi de l'héritage de Dixie de plus il était très antisémite et portait une admiration pour le personnage d'Adolf Hitler (l'aimait-il le personnage ou ses idées, je ne l'ai su, et ne le saurais jamais). le troisièùe c'était Pierre-Jean le moins cultivé du groupe un peu fort en chair, blond et blanc comme un aryen. Lui la politique le branchait moins, comme les deux dernier il était nationaliste corse, mais était frontiste. Et le dernier du groupe c'était moi, Rondouillard, chataîn et assez petit par rapport à Jean Luc et Pierre Jean, mais toutefois plus grand que Jimmy. Donc ce groupe disais-je voulu faire une semaine Machja (traduction sommaire semaine "maquis") ou le but était de rester une semaine dans la Machja avec des provision dans notre cabane, insouciant qu'on était...

La cabane avait une histoire. En effet elle se trouvait de l'autre cotés de la rivière des terres Jimmy, dont les terres sont voisines au mienne, sa famille et la mienne n'ont jamais su s'entendre... Bref la cabane fut de l'autre cotés de la rivière, banal jusque la sauf, que Jimmy eut l'idée pertinente (très très pertinente) de vouloir faire la cabane en Hiver, pour mieux s'amuser l'Eté, sauf qu'un jour de fevrier nous y somme passé à pied, et lors du retour j'ai glissé sur une pierre, et paf je me suis répandu de tous mon corps dans la rivière mais le problème c'est que j'eut à ce moment précis mon portable (un Samsung Galaxy Ace) qui fut dans ma veste et donc tomba avec moi dans l'eau glaciale...
Le portable survecut (miraculeusement je vous l'accorde) et je ne fus pas malade (miracle aussi) mais j'eus faillis prendre une pneumonie à cause d'une des belles idées de Jimmy...

Vers le 25 juillet nous décidâmes alors de passer la semaine machja. Le premier jour il n'y eut pas Jean Luc, mais on réussit à s'occuper quand même...
On coupait du bois pour consolider la cabane, s'inspirant de la vie de Robinson Crusoé, Pierre Jean péchait le diner du soir, dommage qu'il n'eut aucune prise (de toutes façon je m'en fichais un peu, je n'aimais et je n'aime toujours pas le poisson) après l'abbattement de quelques arbres, nous nous occupâmes du toit, nous avions décidé de le faire en fougère avec une charpente de branche d'arbre. Dans la soirée nous dûmes nous contenter de nos jambon beurre, préparé par nous mêmes, mais bon faute de grive, on mange des merles dit-on...
La soirée, pour nos occupez nous racontâmes des histoires de Grossu Minutu (blagues corse hilarantes, je vous en raconterais si vous le souhaitez...), ou alors nous jouâmes aux cartes.
La fatigue venant, nous nous prîmes quelques frayeurs en essayant de chercher aux beau milieu de la nuit, si nous pouvons dormir tranquilles, non pas que nous avons peur de monstres irréel ou de pédophiles rodant dans les forêt, mais voyez vous en Corse les éleveurs de vaches (qui ne font l'élevage que pour la prime à la bête) laisse trainez les vache tout au long de l'année et les gardes dans leur terrain un mois par an et encore, le jour de l'inspection... Bref pour ne pas se réveillez subitement écrasé par les sabots d'une vache nous assurions quand même s'il ne fallait pas rentrer chez nous....

Le lendemain matin, je me reveillais le premier, je mangeais doucement les madeleines de mon petit déjeuner et avec les restes du feu de camps d'hier soir, je me chauffais le lait que j'avais apporter, j'attendis une heure environs avant que mes deux amis ne se réveillèrent. Le matin fut plutôt tranquille on discutait de chasse, de politique de la pluie et le beau temps etc...
L'après midi Jean Luc, vint comme il avais promis auparavant, avec tout un atirail, d'air soft, notre sport favoris mais si seulement ils savaient que ce qu'ils avait pris ne lui serais d'aucune utilité par la suite...

L'après midi nous avons organisé d'aller voir la croix sur la plus haute montagne de la vallée ou j'habite... Nous primes un baton pour la marche et nous y allons directement et sans plus attendre. Il fallait passer par le village et grimper par un sentier vieux d'il y a des centaine d'année. Nous marchâmes en file indienne Jimmy en tête suivit de Jean Luc, puis de Pierre Jean et à l'arrière moi, mais Jean Luc et Jimmy, hautain et vaniteux voulurent nous prouver et à eux même leur supériorité, pour cela ils marchèrent vite, ne nous prenant pas en compte et donc nous mettant sur la touche. Sur la route, mon père passa avec son Land Cruiser Toyota pour aller au travail, nous voyant tout deux, ils nous prit et nous envoya jusqu'ou il le pouvait pour ne pas être en retard tout en nous aidant, après quelque remerciement nous marchâmes à nouveau mais en tête et les deux autre 200 mètres derrières.
D'ailleurs ils nous nous l'ont pas pardonné alors que nous les avions attendu, donc nous ont tracé sans un mot, en nous faisant la gueule. Nous ne désespérions pas, la route fut ardue et longue, la route était droite, mais la pente est forte disait Raffarin. Nous marchâmes une bonne dizaine de kilomètre, nous en pouvions plus. La croix cela m'était égal de ne pas la voir, même la vue, la seule motivation était le cimetière. Cela peut vous paraître morbide mais je voulais y aller, mais pour me receuillir devant l'urne de mon défunt grand père.
Le cimetière par chance était 2 kilomètre avant le village. Je me receuillis, Pierre Jean m'a signaler en entrant discrêtement dans le cimetière qu'il voulait partir avec les autres. Il pleuvit alors, ne voulant pas faire à pied le chemin du retour j'appellis ma tendre mère, pour qu'elle vint me chercher. Elle mit une dizaine de minutes pour venir. Lorsqu'elle fut la elle vit les autres elle les a donc prié de monter avec moi, la pluie étant ce qu'elle était, ce serait folie que de continuer. Les autres ne voulurent pas et promirent de redescendre et de reporter à un autre jour d'aller voir la croix. Si seulement il en était ainsi...

L'aventure fut terminé pour moi, il était 16H j'eut gouter qu'après j'eus décidé de regarder un film que je voulait tant voir : BraveHart de Mel Gibson.
Je regardais tranquillement le film, quand soudain le téléphone sonna, ma mère répondit : Horreur le reste du groupe avait mentit, il ne sont pas redescendu mais ont voulu continuer la route vers la croix, mais ce sont perdu dans les fougères !
Ma mère suivit de mon père prirent en vitesse la voiture vers le village et le sentier !
Il était 21H lorsqu'il redescendirent, et me racontèrent ce qu'il s'était passer : Le groupe s'était perdu, le père de Pierre Jean, était venu ainsi que les pompier, le groupe avait voulu se faire héliporter faisant fi, s'il y eut un bléssés grave pendant ce temps. Mais ce ne fut pas tout Pierre Jean était tout seul la haut, les autres l'avaient laissés tout seul en haut, dans les fougère completement perdu et affolé ! Lorsqu'il fut retrouvé Jean Luc et Jimmy démentirent sur le fait qu'ils l'avait laissés (d'ailleurs Jimmy prétendit plus tard que Jean Luc completement perdu aurait prié Lénine qu'il lui sauve) et ils auraient vu un homme en blanc qui leur avait indiqué le chemin qui les a mené à leurs pertes. Mensonge avéré.
D'autres histoires fut mélés à celle-ci mais c'en est encore une autre histoire. Comme quoi mes jambes molles m'ont sauvé de cette folie.

Fin

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Message par Maika Jeu 13 Juin - 11:25

Le concours est ouvert jusqu'à quand ?
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Message par GIBET Jeu 13 Juin - 14:23

Jusqu'à ce que le jury décide de délibérer et fixe une date pour ça!
Sinon il sera ouvert at vitam...
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Message par Maika Jeu 13 Juin - 14:24

Bon ben disons jusqu'à Dimanche, si tout le monde est d'accord, comme cela les retardataires ont le temps de participer.
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