14 janvier 1925 : naissance de Yukio Mishima.
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14 janvier 1925 : naissance de Yukio Mishima.
14 janvier 1925 :
Yukio Mishima.
Kimitake Hiraoka (平岡 公威, Hiraoka Kimitake) est né le 14 janvier 1925 à Tokyo.
A partir de l’âge de deux mois, il est pris en charge par sa grand-mère, Natsu,
qui elle est issue d’une ancienne lignée de samouraïs.
Dès cet instant, Mishima vit en quasi permanence avec sa grand-mère.
Ses contacts avec l’extérieur sont réduits au minimum jusqu’à l’âge de 12 ans…
En Avril 1931, Mishima réussit sans difficultés l’examen d’entrée à l’école primaire.
Ses premières années sont plutôt difficiles.
L’enfant est décrit comme fragile, efféminé, et ne participe à aucune sortie
ou autre activité de sa classe par interdiction de sa trop opssessive grand-mère.
En Mars 1937, le jeune Kimitake a alors 12 ans.
Natsu accepte enfin de rendre l’enfant à ses parents du fait de ses problèmes de santé.
Elle meure d’ailleurs en janvier 1939.
Aussitôt, Mishima cherche à prendre des contacts.
Il entre dans un club littéraire scolaire en Avril 1937, et acquiert très vite
une réputation tant auprès de ses camarades qu’auprès de ses professeurs.
C’est pris sur cette lancée que Mishima peut dès 1941 éditer son premier roman
« La forêt tout en fleurs » au sein du magazine « Shimizu ».
C’est à cette occasion qu’il choisit comme pseudonyme « Yukio Mishima ».
En 1944, Mishima termine brillamment ses études dans l’école « Gakushu-in »
en tête de sa classe.
Cette place lui vaut de recevoir son diplôme ainsi qu’une montre en argent
des mains même de l’empereur.
Cette rencontre va marquer Mishima.
Il entre alors à l’Université Impériale de Tokyo pour étudier la loi allemande
par la volonté de son père qui estime le métier d’écrivain comme déshonorant.
Mishima se résigne à ce choix.
A peine entré à l’Université, sa classe est entièrement mobilisée
et affectée à une usine d’avions de guerre.
Mishima se retrouve employé de bureau : il peut écrire !
En 1945, Mishima est convoqué pour être enrôlé dans l’armée.
Il joue la comédie afin d’être déclaré inapte.
Il est réformé pour raison de santé (le médecin le croie tuberculeux).
Cette même année, sa sœur Mitsuko meure de la Typhoïde.
En 1946, Mishima rencontre Yasunari Kawabata qui devient son mentor.
Les deux hommes s’apprécient et Kawabata fera beaucoup pour lancer la carrière de Mishima.
En particulier, il permettra à Mishima d’éditer ses œuvres dans le magazine littéraire
« Ningen ».
Après avoir passé le plus haut examen d’administration de l’Université,
ainsi que le souhaite son père, Mishima est proposé fin 1948
pour un poste au ministère des finances.
Mishima n’y reste que 9 mois, choisissant de devenir écrivain à plein temps.
En 1949, « Confessions d’un Masque« est publié e
t remporte immédiatement un franc succès.
En 1951, Mishima obtient une autorisation spéciale
qui va lui permettre de voyager à l’étranger.
De 1952 à 1958, Mishima écrit beaucoup,
surtout de courtes histoires ou des nouvelles.
Parallèlement, il aura une aventure homosexuelle de longue durée
et une relation brève avec une femme, Eiko.
A partir de 1953, il se met à la boxe et… perd presque tous ses matches !
Il commence à se soucier de son corps et choisit de suivre un régime
qu’il tient jusqu’à sa mort.
De condition chétive, il proclame le culte de la force physique ;
à force de pratiquer la musculation et les arts martiaux,
il finit par obtenir dans ses dernières années un corps d’athlète.
En 1958, Yukio Mishima se marie avec Yoko Sugiyama,
la fille d’un peintre traditionnel renommé de l’époque.
Il commence la même année la pratique du Kendo.
De ce mariage, Mishima aura deux enfants :
- une fille, Noriko, née en juin 1959, et un fils, Lichiro,
venu au monde en Mai 1962.
De nombreux témoignages décriront Mishima comme un père attentif.
Dès 1966, Mishima commence à exprimer publiquement
son attachement au japon traditionnel et au nationalisme.
Il écrit d’ailleurs à cette période plusieurs ouvrages sur ce thème, dont « Patriotisme » .
La parution de cet ouvrage vaudra quelques mouvements d’opposition.
L’écrivain Kenzaburo Oe s’opposera à la vision de Mishima
en écrivant lui-même « 17» ,un livre prônant une position radicalement opposée
à celle de Mishima. Mishima apprécie ce genre d’opposition car il aime la provocation.
Il n’hésite pas d’ailleurs à visiter dans leur propre fief les étudiants communistes
de l’université de Tokyo quelques années plus tard.
En 1967, Mishima s’engage dans les « Forces d’Autodéfense du Japon » (JSDF)
afin de se rapprocher du style de vie « samouraï » qu’il prône dans ses écrits.
En 1968, il prolonge son action en fondant la Tatenokai (société du bouclier),
sorte de milice privée qu’il voue à la protection de l’empereur.
Cette milice est principalement constituée de jeunes hommes recrutés au sein de la JSDF.
Au sein de cette société, Mishima applique pleinement sa philosophie.
Pour illustration, voici quel serment doit prêter ses membres :
« Nous jurons dans l’esprit des vrais hommes de Yamato de nous lever
l’épée à la main contre toute menace portant à notre culture ou à notre patrimoine.»
A partir de la fin 69, Mishima commence à préparer sa fin.
A l’image du Samouraï qui ne doit laisser rien derrière lui, Mishima organise tout,
répartit ses droits d’auteur au sein de sa famille, et fait discrètement
le tour de tous ses amis.
En Août 1970, il termine le dernier tome de son œuvre majeure,
la « Mer de la fertilité » :
« L’ange en décomposition » .
Il le conservera pour ne le délivrer à son éditeur que le jour de son Seppuku.
Tout est prêt.
Le matin du 25 Novembre 1970, Yukio Mishima, accompagné de 4 membres
de la Société du bouclier pénètrent à Ichigaya, le quartier général des forces
d’autodéfense et prennent en otage le chef de corps.
Fort de cet otage, Mishima réclame l’écoute des militaires de la base,
ainsi que de journalistes spécialement convoqués.
Il prononce alors un dernier discours réclamant la mobilisation
des forces en présence pour la restauration du Japon traditionnel.
Devant les huées de protestation, il écourtera celui-ci.
Une fois ce discours prononcé, Mishima se retire, il est environ 12h10.
Suivant le rituel, Mishima se donne la mort par Seppuku ; son kaishakunin,
un des membres de Tatenokai Masakatsu Morita, doit accomplir la décapitation
mais devant ses difficultés :
- il tente par trois fois de décapiter Mishima mais échoue.
La tête est finalement coupée par Hiroyasu Koga.
Morita, 25 ans, essaye ensuite de suivre Mishima en se faisant seppuku;
bien que l’entaille soit peu profonde pour être mortelle,
il donne le signal et est décapité par Koga.
La tombe de Mishima se trouve au cimetière de Tama à Tokyo.
Yukio Mishima a unit la plume et le sabre, et, tel la fleur de cerisier,
quitte le monde au sommet de sa gloire.
Source :
http://la-flamme.fr/category/non-classe/
Yukio Mishima.
Kimitake Hiraoka (平岡 公威, Hiraoka Kimitake) est né le 14 janvier 1925 à Tokyo.
A partir de l’âge de deux mois, il est pris en charge par sa grand-mère, Natsu,
qui elle est issue d’une ancienne lignée de samouraïs.
Dès cet instant, Mishima vit en quasi permanence avec sa grand-mère.
Ses contacts avec l’extérieur sont réduits au minimum jusqu’à l’âge de 12 ans…
En Avril 1931, Mishima réussit sans difficultés l’examen d’entrée à l’école primaire.
Ses premières années sont plutôt difficiles.
L’enfant est décrit comme fragile, efféminé, et ne participe à aucune sortie
ou autre activité de sa classe par interdiction de sa trop opssessive grand-mère.
En Mars 1937, le jeune Kimitake a alors 12 ans.
Natsu accepte enfin de rendre l’enfant à ses parents du fait de ses problèmes de santé.
Elle meure d’ailleurs en janvier 1939.
Aussitôt, Mishima cherche à prendre des contacts.
Il entre dans un club littéraire scolaire en Avril 1937, et acquiert très vite
une réputation tant auprès de ses camarades qu’auprès de ses professeurs.
C’est pris sur cette lancée que Mishima peut dès 1941 éditer son premier roman
« La forêt tout en fleurs » au sein du magazine « Shimizu ».
C’est à cette occasion qu’il choisit comme pseudonyme « Yukio Mishima ».
En 1944, Mishima termine brillamment ses études dans l’école « Gakushu-in »
en tête de sa classe.
Cette place lui vaut de recevoir son diplôme ainsi qu’une montre en argent
des mains même de l’empereur.
Cette rencontre va marquer Mishima.
Il entre alors à l’Université Impériale de Tokyo pour étudier la loi allemande
par la volonté de son père qui estime le métier d’écrivain comme déshonorant.
Mishima se résigne à ce choix.
A peine entré à l’Université, sa classe est entièrement mobilisée
et affectée à une usine d’avions de guerre.
Mishima se retrouve employé de bureau : il peut écrire !
En 1945, Mishima est convoqué pour être enrôlé dans l’armée.
Il joue la comédie afin d’être déclaré inapte.
Il est réformé pour raison de santé (le médecin le croie tuberculeux).
Cette même année, sa sœur Mitsuko meure de la Typhoïde.
En 1946, Mishima rencontre Yasunari Kawabata qui devient son mentor.
Les deux hommes s’apprécient et Kawabata fera beaucoup pour lancer la carrière de Mishima.
En particulier, il permettra à Mishima d’éditer ses œuvres dans le magazine littéraire
« Ningen ».
Après avoir passé le plus haut examen d’administration de l’Université,
ainsi que le souhaite son père, Mishima est proposé fin 1948
pour un poste au ministère des finances.
Mishima n’y reste que 9 mois, choisissant de devenir écrivain à plein temps.
En 1949, « Confessions d’un Masque« est publié e
t remporte immédiatement un franc succès.
En 1951, Mishima obtient une autorisation spéciale
qui va lui permettre de voyager à l’étranger.
De 1952 à 1958, Mishima écrit beaucoup,
surtout de courtes histoires ou des nouvelles.
Parallèlement, il aura une aventure homosexuelle de longue durée
et une relation brève avec une femme, Eiko.
A partir de 1953, il se met à la boxe et… perd presque tous ses matches !
Il commence à se soucier de son corps et choisit de suivre un régime
qu’il tient jusqu’à sa mort.
De condition chétive, il proclame le culte de la force physique ;
à force de pratiquer la musculation et les arts martiaux,
il finit par obtenir dans ses dernières années un corps d’athlète.
En 1958, Yukio Mishima se marie avec Yoko Sugiyama,
la fille d’un peintre traditionnel renommé de l’époque.
Il commence la même année la pratique du Kendo.
De ce mariage, Mishima aura deux enfants :
- une fille, Noriko, née en juin 1959, et un fils, Lichiro,
venu au monde en Mai 1962.
De nombreux témoignages décriront Mishima comme un père attentif.
Dès 1966, Mishima commence à exprimer publiquement
son attachement au japon traditionnel et au nationalisme.
Il écrit d’ailleurs à cette période plusieurs ouvrages sur ce thème, dont « Patriotisme » .
La parution de cet ouvrage vaudra quelques mouvements d’opposition.
L’écrivain Kenzaburo Oe s’opposera à la vision de Mishima
en écrivant lui-même « 17» ,un livre prônant une position radicalement opposée
à celle de Mishima. Mishima apprécie ce genre d’opposition car il aime la provocation.
Il n’hésite pas d’ailleurs à visiter dans leur propre fief les étudiants communistes
de l’université de Tokyo quelques années plus tard.
En 1967, Mishima s’engage dans les « Forces d’Autodéfense du Japon » (JSDF)
afin de se rapprocher du style de vie « samouraï » qu’il prône dans ses écrits.
En 1968, il prolonge son action en fondant la Tatenokai (société du bouclier),
sorte de milice privée qu’il voue à la protection de l’empereur.
Cette milice est principalement constituée de jeunes hommes recrutés au sein de la JSDF.
Au sein de cette société, Mishima applique pleinement sa philosophie.
Pour illustration, voici quel serment doit prêter ses membres :
« Nous jurons dans l’esprit des vrais hommes de Yamato de nous lever
l’épée à la main contre toute menace portant à notre culture ou à notre patrimoine.»
A partir de la fin 69, Mishima commence à préparer sa fin.
A l’image du Samouraï qui ne doit laisser rien derrière lui, Mishima organise tout,
répartit ses droits d’auteur au sein de sa famille, et fait discrètement
le tour de tous ses amis.
En Août 1970, il termine le dernier tome de son œuvre majeure,
la « Mer de la fertilité » :
« L’ange en décomposition » .
Il le conservera pour ne le délivrer à son éditeur que le jour de son Seppuku.
Tout est prêt.
Le matin du 25 Novembre 1970, Yukio Mishima, accompagné de 4 membres
de la Société du bouclier pénètrent à Ichigaya, le quartier général des forces
d’autodéfense et prennent en otage le chef de corps.
Fort de cet otage, Mishima réclame l’écoute des militaires de la base,
ainsi que de journalistes spécialement convoqués.
Il prononce alors un dernier discours réclamant la mobilisation
des forces en présence pour la restauration du Japon traditionnel.
Devant les huées de protestation, il écourtera celui-ci.
Une fois ce discours prononcé, Mishima se retire, il est environ 12h10.
Suivant le rituel, Mishima se donne la mort par Seppuku ; son kaishakunin,
un des membres de Tatenokai Masakatsu Morita, doit accomplir la décapitation
mais devant ses difficultés :
- il tente par trois fois de décapiter Mishima mais échoue.
La tête est finalement coupée par Hiroyasu Koga.
Morita, 25 ans, essaye ensuite de suivre Mishima en se faisant seppuku;
bien que l’entaille soit peu profonde pour être mortelle,
il donne le signal et est décapité par Koga.
La tombe de Mishima se trouve au cimetière de Tama à Tokyo.
Yukio Mishima a unit la plume et le sabre, et, tel la fleur de cerisier,
quitte le monde au sommet de sa gloire.
Source :
http://la-flamme.fr/category/non-classe/
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