Pétain et la Milice...

Lettre du 6 août 1944 du maréchal Pétain à Pierre Laval au sujet de la Milice:


Je cite:

" Depuis plusieurs mois, de nombreux rapports me signalent l'action néfaste de la Milice.

"Je vous en ai, à maintes reprises, entretenu et j'espérais toujours que des amérliorations
me seraient signalées dans les diverses activités de cette police politique.
Il n'en est rien. Bien au contraire.
"En effet, les relations de la Milice avec les administrations, et d'une façon générale
avec la population toute entière, s'aggravent chaque jour et, après avoir longtemps patienté,
j'ai le devoir d'attirer votre attention sur l'activité de cet organisme.
"Des faits inadmissibles et odieux me sont quotidiennement rapportés,
je vous en citerai quelques exemples.
"Je n'ignore pas que la Milice montre une grande énergie dans la repression du terrorisme
et qu'elle paie un lourd tribut à ses tentatives de rétablir l'ordre, mais cependant
cette courageuse conduite n'excuse pas son attitude générale.
"J'accepte de croire que les bons éléments dominent dans la Milice, mais il ne faut pas
oublier que son recrutement a été difficile et qu'il a fallu parfois recourir à des enrolements donnant des garanties discutables. Une importrante épuration s'impose.
Sans doute, des sanctions ont-elles été déjà prises par M. Darnand contre certains miliciens, mais elles n'ont pas pour autant, modifié le comportement de la Milice.
"Cet état d'esprit se retrouve dans toutes les relations que la Milice est amenée à avoir
avec les différentes classes de la Nation; En voici des exemples:

"1° Rapports avec l'administration:

" Les préfets sont unanimes à se plaindre d'être déssaisis, illégalement d'ailleurs,
d'une partie importante de leurs fonctions.
Ils n'ont plus aucun contrôle sur la police, ne possèdent plus aucun renseignement
sur les mouvements terroristes et les opérations de police menées dans leurs départements;
de plus ils sont bien souvent suspectés eux-mêmes par les chefs miliciens qu'ils ont
sous leurs ordres.
Il n'est pas jusqu'à des usurpations de fonctions qui ne nous aient été signalées,
tel le cas de Mr Lecussan qui a usurpé le titre et les fonctions de préfet du Cher
à Saint-Amand-Montrond malgré la ferme oppisition du préfet régional de Limoges.
Vous trouverez aussi en annexe des faits précis indiquant le pillage auquel
a été soumise l'administration de l'intendance, en particulier les réquisitions abusives
de locaux ou matériel appartenant soit à l'Etat, soit à des particuliers.
"Il faut encore citer la violation des valises expédiées à nos postes diplomatiques à l'étranger, l'interrogatoire de fonctionnnaires, même de mon cabinet personnel, interrogatoires faits
dans des conditions qui relèvent plus de la provocation que de l'information objective."

.../...

Comme on le voit, dès le début de sa lettre, le Maréchal, cache mal sa colère
et sa désapprobation sur les activités de la Milice.
Malheureusement cette lettre arrive trop tard.
Puisque le maréchal Pétain savait "depuis plusieurs mois" ce que la Milice faisait,
il aurait du intervenir beaucoup plus tôt.
Cette lettre, dont les Allemands auront connaissance, leur servira d'excuses pour "enlever"
le Maréchal et l'emmener en Allemagne.

Je poursuivrai bientôt la suite de cette lettre.

Lisez braves gens ! Ce n'est pas du Faurisson, mais du... Pétain lui-même ! A plus !

Crocodil Dundee a écrit:
Lisez braves gens !
Ce n'est pas du Faurisson, mais du... Pétain lui-même ! A plus !

C'est la suite de ta lettre ?  

Sois pas pressé ! La voilà, la lettre et ça nous soulagera de la rubrique necrologique !
 
Je cite:
 
"... 2° Rapports avec la police:
"De nombreux cas ont été cités où des miliciens se sont affrontés avec la police officielle: désarmement des policiers ou des gardiens de la paix à Paris, non observation des lois, arrestations arbitraires (par exemple celles de Mr Rastouille à Limoges, Mr Devillez, conseiller d'état, directeur général de la radiodiffusion nationale).
 
"3° Rapports avec les forces du maintien de l'ordre:
Dans un domaine trés voisin, il est facile de sentir combien les rapports de la Milice avec les forces du maintien de l'ordre sont loin d'être ceux que l'on est en droit d'attendre dans les circonstances troublées où tous doivent agir dans le seul sens de l'intérêt général, sans esprit de parti.
"La Garde et la Gendarmerie semblent particulièrement atteintes. Une agitation constante est menée contre ces armées de métier, des soupçons sont quotidiennement proférés contre leurs chefs. Les demandes de radiation succèdent dans le désordre à des mises à la retraite ou, au contraire à des promotions injustifiées qui désoriantent les esprits et désorganisent le commandement de ces forces dont le seul but devrait être, loin des fluctuations politiques, de servir loyalement le pouvoir légal.
 
"4° Rapports avec les autorités allemandes:
"Des preuves de collusion entre la Milice et la police allemande nous sont chaque jour apportées. Des dénonciations, des livraisons de prisonniers français aux autorités de police allemande m'ont été maintes fois signalées et par les plus hautes autorités départementales; j'en ai eu un exemple dans mon entourage.
"j'insiste sur le déplorable effet produit sur les populations qui peuvent, dans certains cas, comprendre les arrestations opérées par les Allemands, mais qui ne trouveront jamais aucune excuse au fait que les Français livrent à la Gestapo leurs propres compatriotes et travaillent en commun avec elle.
 
"5° Rapports avec la Légion:
"Au cours des réunions hebdomadaires de la Légion, il ne m'a pas encore été donné d'entendre un chef légionnaire approuver sans réserve l'action milicienne dans les départements, loin de là !
 
"6° Rapports avec la population:
"Dans un certain domaine plus vaste encore, il semble bien que la Milice ait employé des procédés tels que l'opinion publique est maintenant révoltée contre elle partout où elle existe. Des fermes et des villages entiers ont été incendiés par représailles, des otages innocents ont été arrêtés, des meurtres commis (affaire de Mâcon, 28 juin 1944). Des rapts et des vols nous sont constamment signalés.
"7° Jusque dans sa presse spéciale (journal Combat) la Milice se livre à des provocations et des attaques calomnieuses contre l'armée française, par exemple. Un officier de mon cabinet a écrit à Mr Darnand pour lui signaler ce fait (lettre du colonel de Longueau).
"8° Je citerai, piur clore cette énumération, l'assassinat par la Milice de Mr. Mandel et sans doute de Mr Jean Zay; sans préjuger de ce que pouvaient représenter ces hommes politiques, je m'associe à vous pour réprouver formellement une méthode que rien n'excuse.
.../...
"Par ces divers procédés, la Milice est arrivée à faire régner une athmosphère de terreur policière inconnue jusqu'à présent dans notre pays.
 
.../...
"Mr. Darnand, chef responsable de la Milice, sous vos ordres, est un chef loyal, consciencieux et c'est un glorieux soldat. Il ne nous est pas permis, sans être les complices, de le laisser plus longtemps dans l'ignorance de ces faits, qui, par l'état d'esprit qu'ils créent, nous mènent à la guerre civile.
"Je vous demande de lui faire savoir que je ne puis tolérer plus longtemps l'activité milicienne sous sa forme actuelle."
 
Fin de citation en attendant la suite et la fin de cette lettre...

Crocodil Dundee a écrit:
Sois pas pressé !
La voilà, la lettre et ça nous soulagera de la rubrique necrologique !
 

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Connaissant l'oiseau depuis 26 ans IRL, je pencherai pour la 2è question...