Élections européennes: que penser de la présence de listes royalistes?

L'Alliance royale est une formation politique royaliste fondée en 2001 qui vise à l'instauration d'une monarchie constitutionnelle, en prenant comme base de départ la Constitution de la Ve République. Mais que propose un tel mouvement à l’occasion des européennes ? Éléments de réponse avec Sandrine Pico-Deprez, déléguée générale du mouvement.

Pourquoi présentez-vous des listes aux européennes ?

Sandrine Pico-Deprez : Ces européennes sont un pari, c’est notre « Yes we can » ! C’est notre façon de dire : les royalistes ne sont pas ces exilés de l’intérieur, étrangers à leur temps et à leur mode de gouvernement. Obtenir quelques élus comme aux municipales nous permet de rompre le sortilège républicain. Je précise que nous promouvons une monarchie sociale adaptée à la configuration actuelle de la France.

L’Alliance royale s’est constituée en appareil politique pour donner une réponse politique, actualisée à la crise institutionnelle que traverse la France. Nous ne sommes pas un cénacle mondain. Et donc quelle meilleure tribune que les élections ?

Comment justifiez-vous votre présence lors de ces élections ?

Notre stratégie est de rendre l’idée monarchiste crédible. La campagne européenne nous donne des avantages : en terme de propagande, le CSA nous donne un créneau sous forme de clip sur les chaines nationales, nous aurons des milliers de panneaux à coller.

En outre, c’est la seule élection à la proportionnelle intégrale. Le bémol étant que nous ne pourrons imprimer les 43 millions de bulletins de vote nécessaires : ils seront à télécharger sur notre site. L’Alliance Royale présentera huit listes le 25 mai (tout comme en 2004 et en 2009) malgré la dure contrainte de la parité. Ce sera pour nous l’occasion de développer notre discours sur les éléments clivants que sont l’euro et cette forfaiture qui s’annonce : le traité transatlantique.

Quelles sont les grandes lignes de votre programme ?

L'Alliance royale est le seul parti antisystème car il se situe résolument hors de la matrice républicaine. Aussi nous pensons que :

L’Union européenne doit être remplacée par une instance de coopération. Elle n’est ni une entité supranationale ni une entité fédérale, ni une nation. Devant la nécessité qu’ont les pays d’Europe de coopérer, l’Alliance Royale propose une alternative à l’Union Européenne : la « Communauté des Etats européens ».

Seule une France souveraine peut participer activement à une communauté européenne tout en préservant ses intérêts fondamentaux. Une France sans souverain perd sa souveraineté. Un président de la République reste toujours un chef de parti incapable de représenter tous les Français et d’être un arbitre au-dessus des partis. Il nous faut un roi pour peser davantage dans le concert des nations.

La technocratie européenne doit cesser d’empiéter sur nos libertés et d’uniformiser les usages.
Le calibrage des fruits et légumes, la fabrication des fromages et autres usages nationaux, ou les taux de la TVA, n’ont pas à être décidés par les institutions européennes. On ne peut avoir confiance dans la République française, qui ne fait que reporter sur le plan européen ses comportements technocratiques centralisateurs.

La crise de l’euro n’est pas conjoncturelle, elle est structurelle car elle tire son origine des divergences économiques des différents partenaires européens. L’euro est donc un carcan rigide, inadapté, contre-productif. Il faut revenir au système de l'ECU avant 2002 : l'euro doit être une monnaie commune et non unique

Nous refusons l’entrée dans le grand Marché Transatlantique qui devrait se mettre en place en 2015 dans la plus grande opacité. Ce soi-disant « espace de liberté, de sécurité, de justice » reposera sur les lois d'un marché débridé vecteur d'ultra mondialisme et sur le contrôle des populations. Ce nouvel ensemble UE-US, approuvé le 28 mai 2008 par les Institutions Européennes, signifierait le transfert de la souveraineté européenne, après le transfert des souverainetés nationales de ses Etats membres qui seraient alors institutionnellement tous sous influence et domination américaine.

La France doit pouvoir préserver sa culture et ses amitiés hors d’Europe, en particulier dans l’espace francophone. L’Alliance royale rejette le tout-anglais, que les institutions européennes tentent d’imposer car c’est une colonisation insidieuse. Il faut au contraire promouvoir véritablement le pluralisme linguistique et culturel, qui constitue une richesse de l’Europe. La France a aussi des solidarités en dehors de l’Europe ; elle doit pouvoir les maintenir librement.

Quels sont vos objectifs en terme de sièges au Parlement ?

Comme je l’ai indiqué, les élections ne sont pas pour nous un absolu. Mais comme la politique est un sport de riches et d’initiés, nous n’avons pas les moyens matériels d’imprimer des millions de bulletins de vote ou de professions de foi : c’est la raison pour laquelle les résultats électoraux sont faibles

Que faudrait-il réformer en priorité, selon vous, à l'échelle européenne ?

Rien. L’UE et la République sont irréformables. Ce sont des impasses et nous devons en finir avec ces deux-là.

"Saint-Andéol-le-Château a voté massivement royaliste aux européennes de 2014, à raison de 62 voix, soit 12,28 % des suffrages. C’est une commune de 1 600 habitants, à 27 km au sud-ouest de Lyon....."

Maréchal Nouwala a écrit:Il faudra qu'un des prétendants aille y faire un tour.