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Le plan secret de l'ultra-droite

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Le plan secret de l'ultra-droite Empty Le plan secret de l'ultra-droite

Message par Merl1 Mer 5 Mar - 13:17

Des royalistes aux traditionalistes ou aux plus radicaux des militants antimariage homo, c'est une mouvance disparate qui cherche à se fédérer. Elle ne compte guère sur les politiques - FN compris - pour combattre le "changement de civilisation". Enquête sur les partisans, toujours plus mobilisés, d'un Tea Party à la française.

Le plan secret de l'ultra-droite Jour-d10

Il a touché la grille de l'Elysée. Le 24 mars 2013, ce jeune homme, opposant très déterminé au mariage gay, profite de l'affolement des forces de l'ordre à l'issue d'une grande manifestation pour palper de ses mains la porte du pouvoir. Il en retire un sentiment mêlé : toute-puissance et envie de contre-révolution.

Dix mois plus tard, le 26 janvier 2014, le voilà défilant au Jour de colère, un pluvieux dimanche, avec des dizaines de milliers de personnes. Il a voulu marcher, il a voulu crier, pour montrer son exaspération au gouvernement. Tout à sa désillusion institutionnelle, ce garçon a rejoint entre ces deux dates le Printemps français, la division jusqu'au-boutiste de la Manif pour tous, persuadé que l'initiative, la mobilité, et, in fine, la victoire seraient du côté des radicaux. En ce Jour de colère, a-t-il entendu l'animateur de l'un des cortèges prévenir, après avoir laissé son mégaphone de côté : "Vivement le putsch... Le but est d'inoculer à la population l'idée d'un coup d'Etat militaire" ?

Une tension couve dans le pays, alimentée par "la spirale de l'exacerbation du fondamentalisme identitaire", selon l'expression du sociologue de gauche Jean-Claude Kaufmann. Dans la conclusion de son dernier ouvrage, Identités. La bombe à retardement (Textuel), il annonce "cette catastrophe qui se caractérise par des éclats et des violences, devenant très vite incontrôlables". Dans son numéro de décembre 2013, le journal de l'Action française titre en Une : "Le pays légal, on n'en veut plus !" Dans son numéro de janvier, l'éditorial d'un journal catholique traditionaliste interroge : "Vers une révolution?"

Un projet plus vaste que le combat contre une loi

Après s'être réveillée, l'ultra-droite française est désormais en train de se fédérer autour de dénominateurs communs. Présente à l'intérieur mais, surtout, en dehors des murs des partis politiques traditionnels, cette mouvance qui va de l'Action française, royaliste, aux catholiques, intégristes ou pas, en passant par les plus motivés des combattants du mariage homosexuel, veut rétablir un modèle de société. Elle s'appuie sur les "trois points non négociables" édictés par l'ancien pape Benoît XVI en 2006 : la protection de la vie à toutes ses étapes ; la reconnaissance et la promotion de la structure naturelle de la famille ; la protection du droit des parents d'éduquer leurs enfants.

Un demi-siècle après le libertaire Mai 68 et son idéal supranational, la marée s'inverse au profit de la nation, de l'ordre, de la justice et de la famille. Si Frigide Barjot s'est fait exclure de la Manif pour tous après un an de mobilisation, c'est sans doute pour n'avoir pas compris qu'il y avait un projet plus vaste que l'éphémère combat contre une loi : lutter contre un changement de civilisation. Entre la famille sans histoires des défilés bleu-blanc-rose et l'étudiant du GUD aux slogans musclés, peu de points communs à première et à deuxième vue.

Et pourtant, les uns comme les autres votent par défaut, l'UMP et le FN ne répondant pas assez clairement à leurs priorités morales. Cette droite n'est plus ultra par sa violence physique, mais parce qu'elle entend cesser toute concession sur le plan éthique et n'a aucune considération pour l'autorité républicaine. Que prépare-t-elle? L'insurrection? Non. Il y a un plan, mais il se veut plus subtil.

Une partie du modèle se trouve aux Etats-Unis, au pays des think tanks et des levées de fonds. Plusieurs responsables de la Manif pour tous ou du Printemps français concèdent que des allers-retours y ont été effectués, notamment à l'été 2013, pour observer le modèle américain et bénéficier de ses subsides. Des voyages "à titre individuel", insistent-ils. "A l'inverse de nous, ils [les ultraconservateurs américains] ont l'argent, mais manquent de troupes militantes", compare un activiste catholique français.

Les Etats-Unis ont inventé le Tea Party, et cela fait rêver une partie de la France : moins formation politique qu'outil de nuisance de la société civile. Tel un liquide électoral, le Tea Party a vocation à s'infiltrer partout, dans toutes les primaires, dans toutes les réformes, pour faire plier républicains ou démocrates. Et propose parfois un candidat quand il estime n'être représenté par personne.

C'est exactement ce que fait la Manif pour tous avec sa charte pour les élections municipales, qu'elle soumet à la signature des candidats. Pour les européennes, cette charte au contenu très bioéthique pourrait être élargie à des questions fiscales, d'immigration ou de liberté d'expression, afin d'attirer à elle plus de soutiens. Le projet, poussé par le Printemps français, fait actuellement l'objet de discussions, entre ce collectif et son grand frère plus modéré, la Manif pour tous.

Très anglo-saxonne dans l'esprit, une structure comme l'Institut de formation politique (IFP) a vu ses effectifs tripler ces derniers mois. Plus de 300 personnes auront en 2013 suivi les exigeants séminaires de cette école qui combat "la sclérose économique et le relativisme moral", et où l'on apprend à convaincre, à parler en public ou à monter un projet de financement. Parmi les intervenants, outre des économistes libéraux, on retrouve Béatrice Bourges (porte-parole du Printemps français), Ludovine de La Rochère (présidente de la Manif pour tous) ou encore le directeur d'une fondation anti-IVG.

Le thème de leur prochain cours, le 7 mars : "L'engagement politique : pourquoi ? Jusqu'où ?" Début de réponse avec Alexandre Pesey, directeur de l'IFP : "Tout ne passe pas par l'élection ; la bataille des idées précède la bataille politique." Ancien journaliste à CNN, il se souvient avec gourmandise de ces fax envoyés par des think tanks conservateurs à la rédaction quelques minutes avant le début d'une émission politique : "Dans ces notes, il y avait pour les intervieweurs toutes les informations sur leur invité, y compris des déclarations faites vingt-sept ans plus tôt..."

Des ennemis communs fédèrent la nouvelle droite ultra

Last but not least, Alexandre Pesey organise chaque année la Bourse Tocqueville, grâce à laquelle cinq ou six jeunes gens vont, pendant un mois, décou vrir le système politique américain. Ils y rencontrent des personnalités telles que le républicain ultraconservateur Ron Paul et des cercles de réflexion, le chrétien Family Research Council ou la fiscale National Taxpayers Union. En 2012, un des boursiers, étudiant à Sciences po, a rédigé un mémoire sur l'opposition au mariage gay aux Etats-Unis.

A l'image des manifestants de l'ultra-droite, les membres de l'IFP s'éparpillent d'eux-mêmes dans la société civile et le monde politique. On les retrouve au Front national. Ou à l'UMP - avec l'assistant parlementaire de Jean-Claude Gaudin, Guillaume de Thieulloy. Pour cette mouvance, la formation d'un parti politique classique n'est pas à l'ordre du jour. Une occasion ratée, selon l'ancienne ministre Christine Boutin, présidente d'honneur du Parti chrétien-démocrate : "Si, au soir de la démonstration de rue du 26 mai 2013, la Manif pour tous s'était transformée en parti, il y aurait eu 300 000 adhérents, et c'était plus que l'UMP. Ils ont raté le coche."

Sans maison principale, la nouvelle droite ultra ne manque cependant pas de résidences secondaires communes. Sur les sites Internet qualifiés par leurs créateurs de "réinformation", les querelles de chapelle s'estompent grâce à des articles ciblant les ennemis communs que sont les ministres Manuel Valls et Najat Vallaud-Belkacem, la journaliste Caroline Fourest ou les Femen. Nouvelles de France, le Salon beige, Radio Courtoisie, le Panier à salades, le Rouge et le Noir, Agence Info libre, TV libertés : la liste n'a pas de fin parce qu'il en naît chaque mois.

Et les audiences cumulées n'ont rien à envier à celle d'un média dit "dominant". Boulevard Voltaire, fondé par Robert Ménard, cofondateur de Reporters sans frontières, est l'un des plus puissants. Quelque 350 contributeurs y signent des articles relativement courts. "Nous sommes sortis de la marge, se félicite Ménard. Les gens n'osaient ni dire ni lire ce qu'ils pensent. Maintenant, Libération et Le Nouvel Observateur font moins peur."

La suite ici :


http://www.lexpress.fr/actualite/politique/le-plan-secret-de-l-ultra-droite_1497206.html
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