Pourquoi la réforme des retraites est adoptée dans l'indifférence générale
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Pourquoi la réforme des retraites est adoptée dans l'indifférence générale
Cela devait être la "mère de toutes les réformes". Elle est finalement passée comme une lettre à la poste. Sauf surprise de dernière minute, les députés devaient adopter, mardi 15 octobre, la première réforme des retraites menée par la gauche. Après une semaine de débats, dont les seuls éléments saillants auront été la moquerie misogyne d'un député UMP et l'erreur de bouton de quatre socialistes à l'origine de la suppression involontaire d'un article, le projet de loi n'aura été modifié qu'à la marge.
Dans l'hémicycle, les députés du Front de gauche et de la gauche du PS, qui s'étaient largement fait entendre lors de l'examen de l'accord national interprofessionnel (ANI) sur l'emploi du 11 janvier, auront cette fois-ci fait le service minimum. A l'image du député PS de l'Essonne, Jérôme Guedj, qui a déserté les bancs de l'Assemblée après avoir voté contre l'article prévoyant la hausse progressive de la durée de cotisation à quarante-trois ans. "Le débat était plus verrouillé que sur l'ANI et il est délicat de monter vent debout contre un texte qui contient aussi des éléments satisfaisants, comme la pénibilité", explique M. Guedj.
Résultat : le gouvernement n'a eu qu'à permettre de cotiser de manière limitée pour les périodes de stage et à assouplir un peu les règles du compte pénibilité pour convaincre la majorité de soutenir massivement sa réforme. Sur le sujet sensible, à quelques mois des municipales, du report de la date de revalorisation des pensions du 1er avril au 1er octobre, le texte n'a pas changé d'un iota.
De son côté, l'UMP, très critique sur l'ampleur réelle de la réforme, s'est gardée de mener une véritable guérilla de procédure. "C'est la première fois que je vois aussi peu de monde sur une séance inaugurale sur les retraites", a même lâché l'UMP Denis Jacquat (Moselle), vieux routard du social à l'Assemblée. De fait, l'ambiance de l'Assemblée aura été à l'image de la société française : d'un calme plat.
Quelle différence avec l'émoi suscité par les réformes de 2003 et de 2010, qui avaient fait descendre plusieurs centaines de milliers de Français dans la rue ! "Les Français se sont approprié l'idée qu'ils devraient partir plus tard", plaide un conseiller de l'Elysée, qui ajoute que "la réforme est juste car elle prévoit que tout le monde participe à l'effort". En y ajoutant les rencontres tous azimuts avec les syndicats et le patronat, la méthode Hollande prouverait ainsi sa capacité à réformer sans braquer.
LES CRITIQUES DE L'UMP
L'opposition n'est pas du tout de cet avis. "Le projet de loi contient surtout de nouveaux droits et ne prévoit aucune mesure structurelle, notamment sur la convergence des régimes", souligne Arnaud Robinet, le porte-parole des députés UMP sur les retraites, pour qui l'absence de mobilisation de la rue est la preuve de la timidité de la réforme. "Si la réforme est passée comme une lettre à la poste, c'est avant tout parce qu'il n'y a aucune mesure sur les fondamentaux de retraite avant 2020. Avant cette date, il n'y a que des hausses de prélèvements, qui déclenchent moins de protestation", renchérit Raymond Soubie, qui fut conseiller social de Nicolas Sarkozy lors de la réforme de 2010.
Tout le monde s'accorde à dire que l'exécutif a déminé le sujet en écartant une à une les propositions explosives du rapport, rendu en juin, par la commission présidée par Yannick Moreau. L'absence de mesure visant spécifiquement les fonctionnaires et les régimes spéciaux a permis de limiter la grogne dans des secteurs qui se mobilisent facilement. Après l'échec de la manifestation du 10 septembre, la CGT a ainsi simplement convenu avec FO d'un baroud d'honneur pour le 15 octobre. De son côté, la CFDT, étroitement associée à la réforme, a soutenu la méthode Hollande du début à la fin.
La réforme des retraites garde toutefois deux écueils. Premièrement, personne ne croit qu'elle sera la dernière, pas même au sein de la majorité. En ne prévoyant que 7 milliards d'euros d'économies sur un trou total de 20 milliards en 2020 et en s'appuyant sur des prévisions économiques optimistes, une nouvelle réforme semble déjà inéluctable. Deuxièmement, le calme de la rue est trompeur sur le véritable état social du pays. "Il y a une forme de fatalité qui n'est pas très bonne", confie un syndicaliste, alarmé par la progression du FN.
Dans l'hémicycle, les députés du Front de gauche et de la gauche du PS, qui s'étaient largement fait entendre lors de l'examen de l'accord national interprofessionnel (ANI) sur l'emploi du 11 janvier, auront cette fois-ci fait le service minimum. A l'image du député PS de l'Essonne, Jérôme Guedj, qui a déserté les bancs de l'Assemblée après avoir voté contre l'article prévoyant la hausse progressive de la durée de cotisation à quarante-trois ans. "Le débat était plus verrouillé que sur l'ANI et il est délicat de monter vent debout contre un texte qui contient aussi des éléments satisfaisants, comme la pénibilité", explique M. Guedj.
Résultat : le gouvernement n'a eu qu'à permettre de cotiser de manière limitée pour les périodes de stage et à assouplir un peu les règles du compte pénibilité pour convaincre la majorité de soutenir massivement sa réforme. Sur le sujet sensible, à quelques mois des municipales, du report de la date de revalorisation des pensions du 1er avril au 1er octobre, le texte n'a pas changé d'un iota.
De son côté, l'UMP, très critique sur l'ampleur réelle de la réforme, s'est gardée de mener une véritable guérilla de procédure. "C'est la première fois que je vois aussi peu de monde sur une séance inaugurale sur les retraites", a même lâché l'UMP Denis Jacquat (Moselle), vieux routard du social à l'Assemblée. De fait, l'ambiance de l'Assemblée aura été à l'image de la société française : d'un calme plat.
Quelle différence avec l'émoi suscité par les réformes de 2003 et de 2010, qui avaient fait descendre plusieurs centaines de milliers de Français dans la rue ! "Les Français se sont approprié l'idée qu'ils devraient partir plus tard", plaide un conseiller de l'Elysée, qui ajoute que "la réforme est juste car elle prévoit que tout le monde participe à l'effort". En y ajoutant les rencontres tous azimuts avec les syndicats et le patronat, la méthode Hollande prouverait ainsi sa capacité à réformer sans braquer.
LES CRITIQUES DE L'UMP
L'opposition n'est pas du tout de cet avis. "Le projet de loi contient surtout de nouveaux droits et ne prévoit aucune mesure structurelle, notamment sur la convergence des régimes", souligne Arnaud Robinet, le porte-parole des députés UMP sur les retraites, pour qui l'absence de mobilisation de la rue est la preuve de la timidité de la réforme. "Si la réforme est passée comme une lettre à la poste, c'est avant tout parce qu'il n'y a aucune mesure sur les fondamentaux de retraite avant 2020. Avant cette date, il n'y a que des hausses de prélèvements, qui déclenchent moins de protestation", renchérit Raymond Soubie, qui fut conseiller social de Nicolas Sarkozy lors de la réforme de 2010.
Tout le monde s'accorde à dire que l'exécutif a déminé le sujet en écartant une à une les propositions explosives du rapport, rendu en juin, par la commission présidée par Yannick Moreau. L'absence de mesure visant spécifiquement les fonctionnaires et les régimes spéciaux a permis de limiter la grogne dans des secteurs qui se mobilisent facilement. Après l'échec de la manifestation du 10 septembre, la CGT a ainsi simplement convenu avec FO d'un baroud d'honneur pour le 15 octobre. De son côté, la CFDT, étroitement associée à la réforme, a soutenu la méthode Hollande du début à la fin.
La réforme des retraites garde toutefois deux écueils. Premièrement, personne ne croit qu'elle sera la dernière, pas même au sein de la majorité. En ne prévoyant que 7 milliards d'euros d'économies sur un trou total de 20 milliards en 2020 et en s'appuyant sur des prévisions économiques optimistes, une nouvelle réforme semble déjà inéluctable. Deuxièmement, le calme de la rue est trompeur sur le véritable état social du pays. "Il y a une forme de fatalité qui n'est pas très bonne", confie un syndicaliste, alarmé par la progression du FN.
Patriote- Maître
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Re: Pourquoi la réforme des retraites est adoptée dans l'indifférence générale
Regardez qui manifestait en octobre 2010, soit 3 ans mois pour mois, contre la réforme des retraites de la droite avec ce slogan: "une réforme juste est possible" et qui viennent de faire quasiment la même réforme, sont-ils pas beaux ceux qui viennent, une énième fois, de la mettre bien profond aux français?
Geporle- Postulant
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Re: Pourquoi la réforme des retraites est adoptée dans l'indifférence générale
Les socialistes ont fait le boulot pour Sarko.Geporle a écrit:Regardez qui manifestait en octobre 2010, soit 3 ans mois pour mois, contre la réforme des retraites de la droite avec ce slogan: "une réforme juste est possible" et qui viennent de faire quasiment la même réforme, sont-ils pas beaux ceux qui viennent, une énième fois, de la mettre bien profond aux français?
Jean Bart- Administrateur
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Camarade Troska- Maître
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Re: Pourquoi la réforme des retraites est adoptée dans l'indifférence générale
C'est surtout Sarko qui a fait le boulot pour les socialistes.Jean Bart a écrit:Les socialistes ont fait le boulot pour Sarko.
Kímon- Postulant
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