Valls/Taubira : lutte au sein même du gouvernement
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Valls/Taubira : lutte au sein même du gouvernement
Les vacances n'empêchent pas les ministres de laver leur linge sale en public. Selon «Le Monde», le ministre de l'Intérieur Manuel Valls a sollicité l'arbitrage du président François Hollande sur le projet de loi pénale de sa collègue, la garde des Sceaux Christiane Taubira. Dans une note adressée fin juillet à la présidence, Manuel Valls pointe en effet de nombreux désaccords. Le quotidien publie également la réponse de la ministre de la Justice, sur le même ton que son détracteur. Matignon évoque une simple «phase normale d'échanges préalables aux arbitrages». La droite, elle, s'en donne à coeur joie, l'UMP Eric Ciotti invitant même François Hollande à se débarrasser de l'un des deux ministres.
Le texte de la Chancellerie au centre des débats vise notamment à limiter le recours à la prison, entre autres par l'introduction d'une «peine de probation». Mais ce projet de loi très attendu - et très en retard - «repose sur un socle de légitimité fragile», assure le ministre de l'Intérieur dans ce courrier, faisant référence à la conférence de consensus. Aussi «riche et plurielle qu'elle soit, la somme de connaissances accumulées ne reflète pas tous les courants de pensée et de recherche. En outre, les conclusions du «jury» de consensus ont fait l'objet de fortes réserves au sein même de la magistrature. Enfin et surtout, je rappelle que le consensus de la société civile n'était qu'une aide à la construction d'un compromis politique», affirme-t-il encore, en fustigeant le «bref délai dans lequel [a été] conduite la réflexion».
Le «risque de provoquer un débat passionné et irrationnel»
Sur le fond, Manuel Valls réfute le postulat de départ qui considère que «la surpopulation carcérale s'expliquerait exclusivement par le recours «par défaut» à l'emprisonnement, et par l'effet des peines planchers». Selon lui, «nous ne pouvons totalement ignorer la question du dimensionnement du parc immobilier pénitentiaire et de son corollaire, la recherche d'une architecture pénitentiaire et de modes de privation de liberté adaptés à notre siècle, toujours héritiers des conceptions du XIXe siècle, dans un contexte budgétaire très contraint». S'en suivent nombre de critiques sur le projet de loi défendu par Christiane Taubira.
Manuel Valls assure également dans le courrier avoir alerté en février «sur les dangers d'une stratégie qui faisait de la loi pénale un vecteur de communication politique, au risque de provoquer un débat passionné et irrationnel, reproduisant en cela les méthodes de l'ancien gouvernement, alors mêmes que nous les dénonçons», accuse-t-il.
Début août déjà, le ministre de l'Intérieur avait fait part de sa surprise et son inquiétude quant à la gestion par sa collègue de l'erreur judiciaire qui avait entraîné des libérations de détenus.
Taubira réplique, Matignon temporise
Sans attendre, la ministre de la Justice a répondu qu'elle était étonnée que ce document du ministère de l'Intérieur ne lui ait pas été communiqué, «d'autant qu'il comporte des propositions de réforme du droit de la peine, domaine qui ne ressort d'aucune façon aux compétences du ministre de l'Intérieur», tacle-t-elle, agacée.
«Le projet ne repose nullement, comme l'a soutenu le ministre de l'intérieur, sur un socle de légitimité fragile mais bien sur un travail scientifique et reconnu (parce que interdisciplinaire et intégrant les recherches et les évaluations menées à l'étranger)», a-t-elle insisté en contestant à son tour les données de son camarade, notamment les chiffres de la délinquance.
Matignon n'a pas tardé à réagir : dans l'après-midi, les services du Premier ministre ont tenté de relativiser ce désaccord. Et de préciser que Jean-Marc Ayrault a «eu Manuel Valls au téléphone et aura la garde de Sceaux en ligne cet après-midi».
Le texte de la Chancellerie au centre des débats vise notamment à limiter le recours à la prison, entre autres par l'introduction d'une «peine de probation». Mais ce projet de loi très attendu - et très en retard - «repose sur un socle de légitimité fragile», assure le ministre de l'Intérieur dans ce courrier, faisant référence à la conférence de consensus. Aussi «riche et plurielle qu'elle soit, la somme de connaissances accumulées ne reflète pas tous les courants de pensée et de recherche. En outre, les conclusions du «jury» de consensus ont fait l'objet de fortes réserves au sein même de la magistrature. Enfin et surtout, je rappelle que le consensus de la société civile n'était qu'une aide à la construction d'un compromis politique», affirme-t-il encore, en fustigeant le «bref délai dans lequel [a été] conduite la réflexion».
Le «risque de provoquer un débat passionné et irrationnel»
Sur le fond, Manuel Valls réfute le postulat de départ qui considère que «la surpopulation carcérale s'expliquerait exclusivement par le recours «par défaut» à l'emprisonnement, et par l'effet des peines planchers». Selon lui, «nous ne pouvons totalement ignorer la question du dimensionnement du parc immobilier pénitentiaire et de son corollaire, la recherche d'une architecture pénitentiaire et de modes de privation de liberté adaptés à notre siècle, toujours héritiers des conceptions du XIXe siècle, dans un contexte budgétaire très contraint». S'en suivent nombre de critiques sur le projet de loi défendu par Christiane Taubira.
Manuel Valls assure également dans le courrier avoir alerté en février «sur les dangers d'une stratégie qui faisait de la loi pénale un vecteur de communication politique, au risque de provoquer un débat passionné et irrationnel, reproduisant en cela les méthodes de l'ancien gouvernement, alors mêmes que nous les dénonçons», accuse-t-il.
Début août déjà, le ministre de l'Intérieur avait fait part de sa surprise et son inquiétude quant à la gestion par sa collègue de l'erreur judiciaire qui avait entraîné des libérations de détenus.
Taubira réplique, Matignon temporise
Sans attendre, la ministre de la Justice a répondu qu'elle était étonnée que ce document du ministère de l'Intérieur ne lui ait pas été communiqué, «d'autant qu'il comporte des propositions de réforme du droit de la peine, domaine qui ne ressort d'aucune façon aux compétences du ministre de l'Intérieur», tacle-t-elle, agacée.
«Le projet ne repose nullement, comme l'a soutenu le ministre de l'intérieur, sur un socle de légitimité fragile mais bien sur un travail scientifique et reconnu (parce que interdisciplinaire et intégrant les recherches et les évaluations menées à l'étranger)», a-t-elle insisté en contestant à son tour les données de son camarade, notamment les chiffres de la délinquance.
Matignon n'a pas tardé à réagir : dans l'après-midi, les services du Premier ministre ont tenté de relativiser ce désaccord. Et de préciser que Jean-Marc Ayrault a «eu Manuel Valls au téléphone et aura la garde de Sceaux en ligne cet après-midi».
Patriote- Maître
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Date d'inscription : 02/08/2012
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Re: Valls/Taubira : lutte au sein même du gouvernement
même plus besoin de l'UMP pour que le gouvernement ait une opposition
Patriote- Maître
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Date d'inscription : 02/08/2012
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Re: Valls/Taubira : lutte au sein même du gouvernement
Valls, c'est le meilleur allié de l'UMP. Ce mec est de droite depuis toujours ^^
Invité- Invité
Re: Valls/Taubira : lutte au sein même du gouvernement
Lui qui va faire la java avec l'UOIF ?
Il y avait eu jadis Deferre contre Badinter.
Des ministres de l'Intérieur laxistes, c'est rare.
Il y avait eu jadis Deferre contre Badinter.
Des ministres de l'Intérieur laxistes, c'est rare.
Marquis- Maître
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Re: Valls/Taubira : lutte au sein même du gouvernement
il est plus CRIF que UOIF
Patriote- Maître
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Date d'inscription : 02/08/2012
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Re: Valls/Taubira : lutte au sein même du gouvernement
Ces deux là ne dansent pas une valse, mais un tango corse....
Jean Bart- Administrateur
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Re: Valls/Taubira : lutte au sein même du gouvernement
merde, quand même
everhard- Chef
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